1. L'exposition


    Datte: 22/02/2018, Catégories: fh, amour, dispute, cérébral, rasage, nonéro, amourpass, consoler, lieuxpubl, Auteur: Isilwen, Source: Revebebe

    ... note de muguet. Le parfum d’un grand couturier. Qui lui allait comme un gant… Furieuse, elle arracha les draps, les jeta dans un coin de la chambre, sortit son duvet et se glissa à l’intérieur pour s’y endormir en pleurant de rage.
    
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    Le lendemain matin, cinq heures, son réveil fit son office. Dans quatre heures, elle aurait à négocier un important dossier. Maniaque, elle en relut les éléments jusqu’à le connaître dans les moindres détails. Elle prit sa douche, ajusta sa manucure de quelques coups de lime à ongles, choisit avec soin un chemisier noir cintré qui la mettait bien en valeur, mais de façon discrète. Pantalon noir également, évasé aux chevilles qui la grandissait encore et qui donnait une impression de stabilité. Si elle voulait négocier, il ne fallait pas attirer l’attention sur autre chose que son discours. Elle noua ses cheveux en demi-queue, formant un petit chignon. Maquillage habituel, juste de quoi souligner son regard, afin d’appuyer ses mots, un collier formé d’un simple disque de jade au creux de sa gorge et un nuage de son parfum préféré. Tout cela ne lui prit que quelques minutes, et faisait de Marion une jolie négociatrice, sympathique mais aussi distante, à laquelle il serait difficile de tenir tête. Ce qui l’arrangeait.
    
    Elle se plaça devant son miroir et s’adressa un beau sourire victorieux en enfilant sa veste. Mais ce matin-là, elle n’y lisait pas la même conviction que de coutume. Elle mit son écharpe, mais pas ses gants. En ...
    ... les voyant, elle sentit le trouble intolérable de son cœur.« Pas maintenant », se dit-elle.
    
    Remontant son col, elle prit une grande inspiration, ferma les yeux un instant et fit le vide en elle. Quand elle les rouvrit, le regard clair, tout le dossier en tête, un sourire aux lèvres, elle partit déterminée, concentrée.
    
    En chemin, elle ne réalisa même pas que son chemin l’amenait à proximité de la ganterie de Raphaël.
    
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    Le gantier quant à lui avait laissé le magasin fermé. Dans l’arrière-boutique, depuis deux jours, le maillet et le ciseau plat dans les mains, face à la pierre, il hésitait. Plongé dans ses pensées, il ne savait plus comment manier ses outils. Il passait des heures assis sur son tabouret, comme abruti, tiré de sa torpeur uniquement par la brûlure de la cigarette entre ses doigts, désespérée d’avoir été allumée sans être fumée.
    
    Alors il se relevait, faisait quelques pas dans son atelier, prenait ses outils, inspiré, déterminé, mais au moment de donner le premier coup de gradine, l’hésitation… Il abaissait alors la masse, lâchait son ciseau et roulait une nouvelle cigarette. En fait, Raphaël en allumait beaucoup, par habitude, mais ne les fumait pas, par oubli.
    
    Il portait toujours les mêmes vêtements que le samedi. Il avait grignoté un peu de pain, bu des litres de café et frottait ses yeux rougis par le manque de sommeil. Il était dans l’obscurité créative, Perluette ne pouvait plus lui montrer la voie de la lumière. Chaque direction ...
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