1. Jésus, Marie, Joseph ! (Les affres d'un calotin)


    Datte: 07/03/2019, Catégories: fh, hh, hbi, Auteur: Domi Dupon, Source: Revebebe

    ... denrée rare. Elle ne trouva que deux candidates potentielles qui furent éliminées avant même le premier tour de scrutin. La première pour cause probable d’infertilité : elle avait 52 ans et la ménopause la guettait. Marie-Élisabeth avait mis beaucoup d’espoir dans la seconde, une jeunette de 18 printemps, belle comme un cœur. Elle comprit vite que la donzelle avait connu plus d’hommes que pourrait en contenir Notre-Dame de Fourvière.
    
    Le temps passait. Sur les conseils de son Auguste d’époux, elle se rabattit sur les filles de notaire. Un crève-cœur, une roturière, mais c’était cela ou laisser s’éteindre le nom. Tout bonnement impensable !
    
    Et le miracle se produisit. Un notaire, d’une petite ville de Savoie, avait une fille unique. Famille très pieuse bien évidemment sinon une union n’aurait pas été envisageable. Elle n’était pas à marier proprement dit puisqu’elle vivait très bien son célibat. Aussi bien que Gabriel-Marie. Clin d’œil du destin, elle se prénommait Marie-Gabrielle. Après moult tractations, les deux familles aboutirent à un accord. Ne restait plus qu’à convaincre les principaux intéressés. Le placide Gabriel-Marie n’opposa que peu de résistance face à l’attaque concertée de ses parents. La tâche se révéla plus compliquée pour convaincre la demoiselle, mais,in fine, elle accepta le principe d’une rencontre.
    
    Second miracle, le prétendant qu’on lui proposait lui plut. S’il n’avait rien d’un Alain Delon, Gabriel-Marie n’en était pas moins un joli garçon : ...
    ... une figure avenante aux traits fins un tant soit peu féminins, des yeux rieurs brillants d’intelligence, pas très grand, mais bien proportionné. Le genre d’homme avec qui on prend plaisir à paraître en société sans crainte de remarques ironiques et désobligeantes. Marie-Gabrielle n’avait rien d’une Brigitte Bardot, surtout pas sa vulgarité, mais elle avait une silhouette élancée aux proportions agréables, de longs cheveux bruns sagement attachés. Le jeune homme apprécia sa retenue, sa timidité rosissante et, par-dessus tout, sa piété qui sonnait à l’unisson de la sienne.
    
    Les rencontres se multiplièrent. Indiscutablement les deux gens s’entendaient bien, mais, au grand dam des parents, sentimentalement, la situation n’évoluait guère. Bravant les conventions, on les incita à sortir sans chaperon, on leur organisa même un week-end en duo dans un chalet appartenant aux parents de la belle. Ils passèrent le week-end à analyser des versets de la Bible. S’ils ne montraient pas de tendresse particulière l’un envers l’autre, ni de goûts pour les choses du sexe, l’idée du mariage faisait son chemin et lorsqu’on leur proposa de fixer la date des fiançailles puis celle du mariage, ni l’un, ni l’autre ne protestèrent. La cérémonie finale fut fixée au 1er septembre 1973.
    
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    Ils avaient fait traîner autant qu’ils avaient pu. L’un comme l’autre craignaient ce moment où ils allaient devoir se retrouver face à fesse avec le devoir à accomplir : consommer leur union. L’un comme ...
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