1. L'échelle dans le cerisier


    Datte: 21/02/2018, Catégories: fh, campagne, amour, Oral pénétratio, init, Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe

    ... particulièrement marquée sur ce «pour nous deux uniquement », susurré en rosissant m’avait transporté de joie. Portant sa main à sa bouche, elle avait alors embrassé ses doigts avant de les poser délicatement sur mes lèvres. J’aurais trouvé à cette seconde le courage de l’embrasser, mais elle ne m’en laissa pas le temps, s’enfuyant aussitôt en riant, sylphide gracile porteuse de mes espoirs les fous.
    
    oooOOOooo
    
    Moi, l’échelle contre un cerisier
    
    T’as voulu monter la première
    
    Et après…
    
    Y a tant de façons, de manières
    
    De dire les choses sans parler
    
    Et comme tu savais bien le faire
    
    Tu l’as fait
    
    La puissance d’un dérapage ! Comment une simple erreur de trajectoire peut-elle engendrer un tel charivari ? Parce que, précisément, ce n’était pas une erreur ! Oui, je sais, depuis, j’ai appris : le simple battement d’aile d’un papillon, etc. Quoi qu’il en soit, l’éphémère qui venait d’effleurer ma bouche m’avait tourneboulé. Heureusement, au lieu de tomber à la renverse, j’étais resté bien planté sur mes guiboles. Ma main avait doucement caressé la joue d’Ava, toujours pressée contre moi. Je sentais sa poitrine contre mon torse, sa cuisse infiltrée entre les miennes. Nos regards, mille fois plus éloquents que n’importe quel discours, nos regards s’étaient fondus l’un dans l’autre, caressés, absorbés, noyés.
    
    Quelle bouche était allée à la rencontre de l’autre ? Quelles lèvres, frémissantes, étaient venues capter le souffle de l’autre ? Les siennes sans ...
    ... doute, je ne sais plus, mais peu importe.
    
    Nos bouches s’étaient trouvées, enfin ! Timides encore, puis, plus enhardies avant que d’être passionnées. L’un contre l’autre pressés, sous le soleil accablant de juin, nous nous étions asphyxiés l’un de l’autre, époumonés de bonheur. Langues taquines, lèvres enfiévrées, bouches avides ; déjà, nous avions la certitude de n’être plus qu’un, binôme fusionné, duo symbiotique. De baisers en galoches, de poutous ridicules en pelles maladroites, la fièvre nous avait submergés.
    
    Lorsque mes mains, indiscrètes curieuses, avaient commencé à quitter les aires anodines pour filer vers des sentes interdites, Ava s’était détachée de moi en riant, saisissant toutefois ma main pour m’entraîner à l’ombre d’un cerisier. Adossée contre l’échelle de bois, abandonnée déjà, Ava m’avait plaqué contre elle, m’offrant à nouveau sa bouche, avide, gourmande, impatiente. Longtemps, nous sommes étourdis encore, papouillés, enivrés l’un de l’autre. Puis mes lèvres avaient abandonné sa bouche pour glisser dans son cou. La belle avait alors renversé la tête, comme pour m’ouvrir le chemin de sa gorge. Il n’en avait pas fallu davantage pour que mes mains s’aventurent vers les seins dressés, escaladent ces collines prometteuses, s’en viennent rôder autour des fruits érigés tendant l’étoffe légère de sa robe fleurie. J’avais compris, un peu plus tôt, lorsque mes mains fureteuses avaient exploré son dos, que la coquine avait négligé de s’encombrer d’une inutile ...
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