1. L'échelle dans le cerisier


    Datte: 21/02/2018, Catégories: fh, campagne, amour, Oral pénétratio, init, Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe

    ... m’agaçait superbement. À l’époque, elle s’appelait encore Évelyne ou Ev’. Puis un jour, Ev’ était devenue Ava : la donzelle ayant découvert son indéniable ressemblance avec l’interprète de la baronne Ivanoff dans « Les 55 jours de Pékin ».
    
    Ava Gardner ! Je vois bien que ce nom ne vous dit pas grand-chose. Normal ! Déjà à l’époque, en soixante-quinze, l’actrice ne faisait plus la une de Ciné-Revue depuis belle lurette. Ce nom ramenait à Hollywood certes, mais le Hollywood des années cinquante, des films en Panavision et Technicolor ; le cinéma de papa quoi, pas la Nouvelle Vague ! Mais demandez à Gogole, vous verrez, elle avait du chien la Gardner !
    
    Personne n’aurait pu raisonnablement nier qu’Ev’ possédait bien le même charme mystérieux et le regard enjôleur d’Ava Gardner. Personne !
    
    Mis à part moi, qui n’ai jamais vu le film et n’avais réalisé la ressemblance que lorsque ma petite voisine énervée par mes moqueries m’avait mis sous le nez un très-très vieux numéro de Cinémonde, de 1959. Ce qui m’avait juste permis que lui décocher une remarque assassine que je croyais spirituelle :
    
    — Ouais, c’est vrai que tu ressembles beaucoup à cette vieille peau !
    
    La claque n’était pas passée loin et Ava m’avait boudé pour le reste des vacances. Toujours ça de gagné pour moi que sa présence empêchait de me baigner nu dans la rivière ou d’exploser le roi Pelé par mes penalties imparables !
    
    Comme si Pelé avait jamais été goal !
    
    Une liberté vite décevante malgré tout. Je ...
    ... ne tardais pas en effet à regretter notre brouille : à bientôt treize ans, mes hormones s’étaient réveillées et si la gamine ne pointait nullement des arguments convaincants, sa référence cinématographique, sur le papier glacé du magazine qu’elle m’avait abandonné, se trouvait, elle, parfaitement à mon goût et éveillait des pulsions irraisonnées et… nables. Comme bien d’autres sans doute avant moi, j’étais conquis par son regard mystérieux et quelques autresmenus détails de son anatomie. Je compris que si, dans un avenir plus ou moins proche, petite Ava développait d’autres ressemblances avec son grand modèle, elle serait absolument irrésistible.
    
    Ayant emprunté les jumelles de mon père, je passais pas mal de temps à observer la sauterelle du haut de la colline et remarquais vite que le soutien-gorge de son maillot de bain n’était finalement pas un accessoire totalement inutile. D’ici l’année prochaine, me disais-je, des jolis fruits pourraient bien y avoir poussés et quand bien même, ils ne seraient encore que des pommes reinettes, mais je me ferai volontiers arboriculteur passionné et attentif. Je développais donc des espoirs concernant la sautillante donzelle, suffisants pour me pousser à renouer le dialogue. Mais le temps me manqua, mes rares tentatives échouèrent, la fin des vacances sonna sans que j’aie pu rétablir le contact.
    
    — Bah, on verra bien l’année prochaine…
    
    Hélas, les quatre années suivantes, les Tournier n’avaient pas reparu. Je finis par penser qu’ils ...
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