Séance photo avec ma belle-soeur
Datte: 03/03/2019,
Catégories:
alliance,
enceinte,
jardin,
photofilm,
nopéné,
nonéro,
Auteur: Macapi, Source: Revebebe
... sur ses cheveux, sa peau, la petite robe fleurie, ses mains posées sur son ventre. Un sourire complice et la position change, un décolleté généreux s’affiche, une cuisse se dévoile, le soleil réchauffe la peau. Un mot de sa part et nous tirons la couverture un peu plus à l’écart. Elle se lève, marche, danse, rit face aux arbres muets, dévoile sa joie de vivre au monde invisible des insectes. Le bonheur qu’elle éprouve, j’espère en capter ne serait-ce qu’une partie infime dans les pixels enfermés dans ma petite boîte sans vie.
Absorbée par le jeu de poser, encore et encore, Sylvie ne semble plus se préoccuper de moi. J’ai l’impression qu’un film grandeur nature se joue dans sa tête, qu’elle voit Frédéric, que celui-ci la touche, la caresse, l’enlace. Son corps à elle se déplace avec grâce, dans un ballet unique dont je tente de comprendre l’essence. L’abandon est total, la fougue d’une jeune femme vivante est omniprésente. Je n’aurais pas pu rêver meilleure modèle.
La chaleur a raison d’elle et la ramène un peu à la réalité. Elle s’assied de nouveau sur la couverture, les yeux fermés, la bouche ouverte, offerte. Sa robe est remontée et dévoile le haut de ses cuisses. Elle détache d’un seul mouvement deux ou trois boutons qui laissent apparaître l’impudique rondeur de ses seins gonflés.
Comme ...
... hypnotisée, je continue à prendre des photos en retenant un peu mon souffle. L’arbre qui nous surplombe projette une ombre ajourée sur la peau mise à nue. Je me dis qu’elle le fait pour Frédéric, pas pour moi, c’est plus facile d’oublier ainsi, d’oublier le trouble qui monte en moi. Je n’y peux rien, mon corps réagit à cette sensualité.
Un rayon de soleil vient éclairer son visage. Je sais que mon doigt a appuyé sur le déclencheur, mais je reste figée à la regarder. C’est comme un ange, une intouchable, la perfection même. Je comprends confusément pourquoi les premières religions adoraient la Mère. Rien ne me semble plus beau en cet instant précis. Et, douloureusement, je comprends aussi pourquoi certains hommes ont de la difficulté à jongler avec les concepts de madone et de putain. Mon corps n’a plus rien à dire, mon cœur étouffe sous la tendresse.
Je crois que Sylvie ne s’est pas rendu compte de mon trouble, et c’est tant mieux comme ça.
Quelques jours plus tard, je lui ai apporté les photos. Elle les a regardées en silence, m’a remerciée, une drôle de lueur dans les yeux. Et je suis partie, tout simplement. Nous n’en avons jamais reparlé. C’est comme une parenthèse, vite refermée, un intermède magique dans un quotidien exigeant. Et je suis tellement fière d’avoir participé à ce moment.