Séance photo avec ma belle-soeur
Datte: 03/03/2019,
Catégories:
alliance,
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Auteur: Macapi, Source: Revebebe
... Quelques kilos de plus l’ont plutôt favorisée. Et j’étais restée dans l’idée qu’elle continuerait à mal s’habiller pendant neuf mois, mais j’aurais dû savoir qu’avec l’arrivée du printemps les robes ressortiraient du placard. Et ma belle-sœur avait quand même une garde-robe assez bien remplie. Normal donc que, les premiers mois passés, elle retrouve un plaisir certain à se faire belle, à être jolie, à se faire admirer. Apparemment, il reste des avantages à user de sa fertilité. Tous les hommes devaient se retourner sur elle dans la rue.
Elle revient, souriante et me précède à l’extérieur. Le parc n’est pas très loin et je lui propose de marcher, ce qu’elle s’empresse d’accepter. Soudain, je me sens toute petite et insipide à côté d’elle. Tandis que je l’écoute me donner des nouvelles de sa mère, une petite introspection me fait me rendre compte que je suis jalouse. Jalouse de sa luminosité, jalouse de l’attention qu’elle doit recevoir, jalouse de ne pas avoir d’enfant, jalouse de ne pas avoir d’homme dans ma vie, jalouse de tout ce qu’elle représente et que je ne suis pas. Comme une petite fille qui n’a pas reçu son cadeau à Noël et qui voit sa meilleure amie qui, elle, l’a reçu… Et pourtant, j’aime Sylvie, nous avons une belle complicité et je ne voudrais pas perdre cela. Seulement, les larmes me viennent aux yeux quand je pense à ma vie gâchée.
— Allons, Annie, ne t’en fais pas, ton tour viendra, qu’elle me dit en me prenant par les épaules.
Trop perspicace, la ...
... belle-sœur. Je me ressaisis donc en riant bêtement et nous continuons enlacées jusqu’au parc.
Je n’aime pas les gens. Dans mes photos je veux dire, je n’aime pas qu’il y ait des gens lorsque je prends une photo de nature. Alors évidemment je n’aimerais pas qu’il y ait un tas d’inconnus en train de pique-niquer sur une photo que je ferais de Sylvie. Alors je l’entraîne vers un coin tranquille près des étangs.
Elle semble ravie de l’endroit. Il faut dire qu’avec toutes les fleurs violettes, blanches et jaunes, c’est un décor très bucolique, la campagne en pleine ville. Quoique des fleurs avec sa robe à fleurs, ça commence à faire beaucoup de fleurs. Comment vais-je pouvoir faire de belles photos dans ces conditions ? Mes angoisses nouent à nouveau ma gorge. Dans quelle galère me suis-je fourrée ? Et pas question de faire machine arrière, question d’honneur, tout ça parce que j’ai grandi avec la notion qu’une promesse est une promesse et qu’il n’y a pas de parole reprise.
Comme je regrette aujourd’hui d’être aussi sage dans ma vie. Pourquoi, pour une fois seulement, je ne pourrais pas tout envoyer promener et écouter ma tête qui me crie de partir en courant ? Parce que je suis fondamentalement gentille bien sûr, merci maman. Et parce que j’aime bien Sylvie et qu’au fond de moi j’ai vraiment envie de lui faire plaisir.
Je prends une grande respiration et je dépose mon sac à dos à l’ombre dans l’herbe pendant que Sylvie prend place sur une roche plate près de l’eau et ...