1. Le goût des femmes


    Datte: 01/03/2019, Catégories: ff, fbi, extracon, inconnu, amour, vengeance, cérébral, revede, Oral nopéné, init, exercice, confession, mélo, portrait, Auteur: Cheminamants, Source: Revebebe

    ... merveilles sur ton cou.
    
    La mélodie n’a pas quitté Dominique, toujours la même qu’elle fredonne sans cesse. Elle lui fait signe de la main. Béryl grimpe debout sur le lit. Dominique attache la parure. Béryl et Dominique chantonnent en se donnant la main comme des enfants. Toutes les deux debout sur le lit, elles se balancent d’un pied sur l’autre sur cet air qui ne les lâche plus. Elles n’ont pas envie de se toucher, elle s’aiment bien, pas plus.
    
    ♦♦♦Ƹ̴Ӂ̴Ʒ♦♦♦
    
    L’instant d’après, venant du salon, les paroles d’« Une femme avec une femme » s’égrènent et les deux femmes n’ont pas le temps de réaliser que Camille est déjà là ! Elle est entrée dans la chambre en ouvrant la porte en grand pour qu’elles s’imprègnent encore mieux des paroles. Elle les regarde, et quelques pensées viennent sans qu’elle les retienne : toutes deux si jolies, debout sur le lit, comme des adolescentes qui s’évadent en rêvant de leur future vie de femme et des plaisirs qui l’accompagneront. Elles sont touchantes, les deux rêveuses en habits de femme. Camille les trouve ainsi, particulièrement l’inconnue qui est dans sa robe.
    
    — Continuez, leur demande-t-elle.
    
    Quand la musique s’arrête, Camille regarde Béryl, souriante, avenante et lui précise :
    
    — C’est une chanson du groupe espagnol Mecano, sortie en 1990.
    
    Béryl ne sait pas quoi dire. Elle tremble devant Camille. Un émoi devant la magie du moment. De la surprise ; et aussitôt qu’elle l’a vue, tout son corps… comme si…
    
    — Vous avez ...
    ... mangé, Mesdames ? Je nous prépare quelque chose ?
    
    Camille n’a pas l’intention de reprocher quoi que ce soit à Dominique, sachant que c’est elle qui vient de quitter les bras d’Alex. D’ailleurs, celui-ci s’est montré désagréable ce soir, exigeant. Elle est rentrée un peu déçue et triste, et puis il y a eu ce petit rayon de soleil qui a éclairé sa soirée dès qu’elle a entendu les fredonnements innocents des deux voix. De vraies femmes partageant une intimité saphique n’auraient pas fait des « lalala » en se caressant. Alors, rassurée et confiante, elle a mis le CD en espérant leur faire plaisir. Puis elle a ouvert la porte de la chambre et elle a découvert deux danseuses bien sages, debout sur le lit. Un jeu bien enfantin, mais c’est l’érotisme qui émane de Béryl qui a frappé Camille.
    
    — Merci, mais je dois me sauver.
    
    Béryl se désole de ne pas pouvoir rester. Camille la fascine ; le charme, sans doute : elle est si attirante… Mais non, ce n’est pas possible, elle ne peut pas être attirée à ce point par une femme ! Ce n’est pas possible et ça ne lui est jamais arrivé.
    
    — Dominique, tu veux bien montrer la salle de bain à… comment vous appelez-vous ?
    
    « Quoi répondre ? Mais quoi lui dire ? » se demande Béryl. Elle pense que ce serait bien qu’elle sache.
    
    — Béryl.
    
    Camille n’a rien dit, mais son regard s’est voilé un instant. Béryl, se peut-il qu’elle soit « Béryl » ?…
    
    Béryl a vu les yeux interrogateurs de Camille, mais elle n’a pas voulu en dire plus, et aussitôt ...
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