Bière et tisane
Datte: 25/02/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
boitenuit,
amour,
cérébral,
photofilm,
nopéné,
nostalgie,
coupfoudr,
Auteur: Olaf, Source: Revebebe
... vitesse. La simplicité de ce non événement est désarmante. Que répondre à cela ? Un mec bourré, un coup de coude dans le ventre, une soirée mal embouchée, a priori tout est à jeter. Pour elle, non. Il lui suffit de poser sa main sur la peau d’un mec qui lui plaît, pour que la douceur de ce qu’elle se met sous les doigts la rende heureuse. Il n’y a qu’elle pour trouver quelque chose de positif au simple fait que j’existe ici et maintenant, pour arriver à faire abstraction de tout le reste, de tout ce qui rend le reste à pleurer.
La sensation qui se dégage de cette petite main sur mon bras est très particulière. Il y a comme du bonheur physique à la jonction entre elle et moi. Quelques centimètres carrés de bien-être. Je ne connais pas ce genre de truc. Pas encore. Mais quelque chose traverse les brumes de mon crâne pour me dire que si je ne réagis pas, je vais commencer à connaître et que ma vie va changer. Quelque chose qui tient à la manière qu’a Véronique d’être là, à côté de moi, puis contre moi, la tête sur mon épaule. Il faudrait que je réagisse, mais son envie d’être à côté de moi me paralyse. La petite surface de bonheur entre nos deux épidermes se transforme en bulle, dans laquelle elle nous enferme.
Et si c’était en réalité une toile, dans laquelle je vais m’empêtrer pour mieux me faire bouffer ? Déjà son étrange bonheur exerce un effet lénifiant. Je ne désire plus rien d’autre que d’être à côté d’elle. Aux siècles des siècles.
Nous ne parlons pas. Tout se ...
... passe au niveau de sensations primaires. Chaleur, pression de sa hanche et de sa main, odeur de son corps parfumé. Sans rien dire, sans rien faire elle m’a réduit à ma plus simple expression. Elle m’a simplifié. Pour mieux me permettre de commencer un grand soir avec elle. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on part de zéro. Le zéro que je suis, et le zéro de son existence. Rien à perdre, ça ne peut que devenir meilleur.
Sauf qu’à vouloir partir de rien, il n’y a rien à dire non plus. Nous restons muets, tant il paraîtrait déplacé de parler de nous, de nos vies, dont nous sentons instinctivement qu’elles n’ont rien de positif à apporter à notre échange. C’est l’échange qu’il faut cultiver. C’est de là que tout doit partir, par là qu’il faut innover.
Elle prend une nouvelle fois l’initiative, en me poussant à me tourner vers elle. Puis, sans attendre que j’en fasse beaucoup plus, elle commence à caresser mon visage, tout en scrutant, non pas mes réactions, mais le plus profond de mon être. Elle me parcourt de la main, lentement, comme un malvoyant lit le braille, comme pour comprendre mon sens profond.
C’est irrésistible. Je me glisse sous sa main, je me transforme en une pâte malléable pour qu’elle puisse me modeler à la mesure de son optimisme et de sa confiance. Depuis cet instant, mes yeux ne quittent plus les siens. Le besoin de communier avec elle devient peu à peu aussi vital que celui de respirer. Elle devient ma bouteille d’oxygène, l’air pur dont j’ai besoin ...