1. Sixties' folies


    Datte: 18/02/2019, Catégories: hagé, collection, Voyeur / Exhib / Nudisme photofilm, Masturbation pénétratio, init, confession, Humour Auteur: Last CarS, Source: Revebebe

    ... aujourd’hui, si j’ai bien compris, elle est simplement sortie en griller une, car fumer est interdit à l’intérieur de la boutique.
    
    Mais quand même ! Elle aurait pu se couvrir un peu plus.
    
    Ah ces jeunes !
    
    D’accord, je suis encore bien moins habillée qu’elle, me direz-vous.
    
    Oui, bien sûr ! Mais moi, je m’exhibe pour attirer l’œil du chaland.
    
    C’est différent… C’est de l’art !
    
    Et puis de l’art ou du cochon, c’est quasiment pareil !
    
    Ah elle est drôle celle-là ! Faudra que je la replace !
    
    Ouf, du sérieux maintenant. La soixantaine bien entamée, grosses lunettes, casquette irlandaise, imperméable, sac négligemment jeté en bandoulière, je sens qu’il s’agit d’un client potentiel.
    
    Bien sûr, il ne vient pas directement. Il commence par faire semblant de s’intéresser aux mémoires des grands hommes que Jean-Paul a disposés dans la première boîte. Il s’approche lentement. Il regarde maintenant les quelques livres de poésie qui ont été amenés hier par un collectionneur fauché et qui ne sont pas encore enveloppés de papier cristal et classés.
    
    Ça y est, il arrive à moi et ose me regarder en face, les yeux dans les yeux.
    
    Il est ferré.
    
    Je te tiens mon gaillard !
    
    Je lis dans son regard tout ce qui défile dans sa tête :
    
    LUI
    
    J’avais une heure à perdre en attendant mon train, et l’envie de marcher un peu, après ces deux jours abrutissants de réunion au siège de la boîte.
    
    La Défense, un univers minéral auquel je n’arrive décidément pas à me faire ...
    ... !
    
    Si c’est ça l’avenir, autant en finir tout de suite ! Ou me réfugier dans le souvenir du passé.
    
    J’aime bien les quais de Seine, et celui-ci en particulier, malgré le tohu-bohu de la circulation intense des voitures et des autobus qui nous rasent. Et puis, la vue du chevet de Notre-Dame est si extraordinaire dans ce ciel d’Automne.
    
    Les bouquinistes ont presque tous ouvert leurs boîtes aux trésors malgré les premiers froids.
    
    J’ai toujours eu une véritable passion pour les livres et je m’arrête souvent pour fouiller un peu ici et là, cédant parfois à l’envie d’acheter quelque chose qui m’aidera à passer le temps du retour dans le train ou rejoindra ma bibliothèque en attendant que je le redécouvre.
    
    Tout à coup je l’ai vue. Oh, ma vue n’est pas terrible à cette distance, mais il n’y avait pas de doute.
    
    Je me suis approché doucement, faisant semblant de m’intéresser aux biographies regroupées dans un premier bac, puis à quelques anthologies de poésie.
    
    J’avais de plus en plus de peine à maîtriser l’émotion qui m’avait envahi au souvenir de ce jeune adolescent que j’étais il y a plus de quarante ans et qui acheta un jour d’automne, comme aujourd’hui, cette revue.
    
    Et cette photo. Que de souvenirs !
    
    Ma découverte de cette couverture avec le titre magique et cette fille brune souriant d’un air gourmand à l’objectif tout en offrant à la vue du lecteur une poitrine plantureuse aux tétons vermillon.
    
    Drôle de madeleine pour le vieil homme que je suis devenu ...
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