L'ouragan Marie
Datte: 13/02/2019,
Catégories:
frousses,
vacances,
Humour
québec,
camping,
Auteur: Ingyt, Source: Revebebe
... vérifier si elle était bien solide. Je posai les bouteilles et les verres par terre et jebrassai la table avec toute la vigueur que me permettait mon pouce et demi de tour de bras. Du solide. Yes ! Je remis les petites choses dessus, satisfait, et allumai les lampions colorés. Le corbeau cria encore, tout près.
— Ah non, t’es revenu toé !Décrisse, voyeur ! fis-je les dents serrées en tournant la tête vers les bois sombres.
Ma vertèbre craqua.
— Quoi ? lâcha Marie de la roulotte.
— Rien ! fis-je grimaçant en me massant encore la nuque.
J’avais dû me déplacer quelque chose en heurtant la maudite branche, pas de doute.
Une fois qu’elle fut revenue, je lui demandai en allumant les flambeaux chinois, japonais ou coréens près des buissons :
— Pourquoi le garde forestier m’a dit de faire attention à toi ?
— Quoi ?
—Crisse de corbeau ! lâchai-je vers les bois.
— Hein ?
Là, je réalisai en me retournant que c’était elle qui avait parlé.
— Excuse-moi, je pensais que c’était le corbeau.
— Ben là, fit-elle rieuse, j’ai la voix éraillée, Paul, mais pas à ce point-là.
Je ris avec elle.
— Ça te vient d’où justement cette belle voix degarnotte-là ? Trop de bourbon, comme Garou ? demandai-je en me rassoyant, m’accrochant comme un malade au bras de la chaise qui tangua encore dangereusement.
Je la replaçai encore une fois en la maudissant.
— Ben oui, j’ai eu une jeunesse, moi !
Encore des images d’orgies romaines qui défilèrent dans ma tête. ...
... Jésus-Christ !
— Je te demandais pourquoi le garde forestier m’a dit de faire attention à l’ouragan Marie. Il n’a pas le genre à être trop peureux, je pense ! Surtout bâti comme il est, armé et dangereux en plus.
Là elle éclata de rire en se tapant dans les mains un long moment tête en arrière.
— Ah ! Paul… fit-elle finalement en s’essuyant les yeux. Seigneur ! Chut un peu maladroite, OK, mais là… franchement. L’ouragan Marie, est bonne !
— Quoi ? fis-je amusé en regardant son 4x4 dans la pénombre toujours en train de s’abreuver, il était devant ton camion quand tu as décidé de le stationner dans la rivière ?
Nouvel éclat de rire et je ris avec elle, mais pas longtemps, ça me faisait trop mal au nez.
— Est bonne celle-là.
— Et ?
— Et ! T’as pas écouté les nouvelles ?
— Non !
— C’est un ouragan qui passe sur la côte est des États-Unis qui porte mon nom ; pis y va nous atteindre cette nuit. Mais ça va être juste de la pluie, pas de gros vent en principe, pis c’est commencé on dirait. Paul, franchement, fit-elle avec un petit air fâché mignon comme tout exagéré par l’alcool. Chut pas dangereuse à ce point-là. Woush ! Woush ! fit-elle avant d’éclater de rire encore.
Le vin, sans aucun doute. Good.
— Pis le 4x4 ? demandai-je.
— Désolée, Paul. Eh… Ah ! oui, mon camion… J’ai pesé sur legaz au lieu dubrake. Le beau garde forestier justement, y doit venir demain pour m’aider à le sortir de là. Ma tante a eu une peur bleue.
Là, mon sang se transforma en acide sous ...