1. Burn out (1)


    Datte: 08/02/2019, Catégories: Trash, Auteur: Mlle_Helened, Source: Xstory

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    La journée était enfin terminée. Je rentre chez moi dormir. Encore quinze jours à supporter ce rythme de fou, puis vacances ! Un rythme de fou, c’était le mot. Un projet informatique négocié à l’arrache par des commerciaux qui n’y connaissent rien avec des délais impossibles à tenir. Mais je ne pouvais pas trop leur en vouloir non plus, car entre la pression de la hiérarchie pour faire du chiffre et le désir de bien faire pour garder leur place et assurer leur prime, ils étaient un peu obligés de faire tout et n’importe quoi. Surtout n’importe quoi, car une fois que le contrat est signé, qui c’est qui trime ? C’est bibi. Et une dizaines d’autres comme moi.
    
    Et encore, moi, j’ai de la chance : je suis célibataire. Car ceux qui ont une famille, ils ne la voient pas beaucoup.
    
    J’espère seulement qu’on ne fait pas tout ça pour rien.
    
    Ainsi, depuis trois semaines, je bosse à mi-temps. Douze heures par jour. Tout ça pour monter un site web dont tout le monde se fout et que personne n’ira voir. Je rentre en général assez tard. Je mange un plat cuisiné plein de sucre, plein de sel et plein de pas-bon que je réchauffe au micro-onde avant de me vider la tête sur des sites pornos.
    
    La nuit était tombée depuis longtemps et l’hiver n’avait jamais été aussi proche. Je ferme le col de mon manteau et poursuis mon chemin, la tête comme du coton.
    
    Soudain, on me plaque contre le mur et on pose un mouchoir sur mon nez et ma bouche. Odeur bizarre.
    
    NOIR.
    
    Je me réveille. Je ...
    ... suis allongé sur un lit. La pièce est plongée dans l’obscurité. Seule une petite lampe distille une faible lumière blafarde au-dessus d’une cuvette de toilette. Ce qui me rappelle que j’ai une furieuse envie de faire pipi.
    
    Machinalement, je regarde ma montre qui n’est plus à mon poignet.
    
    En fait, je suis nu comme un ver.
    
    Je me dirige vers les toilettes, fais la petite commission, plutôt longue.
    
    Lorsque je me retourne pour regagner mon lit. Je constate que la pièce est plongée dans un noir profond et la petite lampe ne passe pas le bord de la cuvette.
    
    Il m’était déjà arrivé d’être plongé dans le noir. Une fois, lors d’une panne d’électricité dans mon parking souterrain. Je retrouve cette sensation d’effroi, sensation, de ne plus savoir où on est. La peur de se prendre un mur en pleine tête.
    
    Je pose mes mains sur le mur et tout doucement, je commence à en faire le tour. Mon pied fait la connaissance de celui de l’armoire. Rencontre fracassante.
    
    Il fait aussi copain-copain avec celui d’une table.
    
    Enfin, je retrouve mon lit dans lequel je me jette pour masser mon pied endolori.
    
    — Y a quelqu’un ? Ohé !
    
    Pas de réponse.
    
    — Hou hou ??? Quelqu’un m’entend ?
    
    Silence total.
    
    Noir total.
    
    Je me relève et décide de chercher la porte.
    
    Rebonjour la table.
    
    J’ai beau caresser les murs dans tous les sens mais je ne trouve pas de porte, mi même de fenêtre.
    
    La panique commence à monter. Je suis enfermé comme rat.
    
    Je tape sur le mur en béton, crie ...
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