1. L'odeur de la garrigue


    Datte: 08/02/2019, Catégories: fh, extracon, copains, fépilée, vacances, noculotte, Oral pénétratio, jeu, Auteur: Nerval, Source: Revebebe

    — Et on ose appeler ça des vacances ? hurlai-je en accentuant le ton, ce qui provoqua l’hilarité chez une partie de mes camarades, mais une colère difficilement maîtrisable chez d’autres. Manger des pâtes, vite faites, alors qu’on a un frigo rempli de bonne viande qui ne demande qu’à être grillée et mangée au grand air ?
    — Mais puisque je te répète qu’on fera des barbecues, mais pas tout de suite ! répondit Lau d’un ton sec qui se voulait conciliant, mais où sa colère transpirait sans peine.
    
    Chaque année c’était la même chose. C’en était devenu un rituel à force. Un passage obligé. Chaque année, le premier jour des vacances, notre merveilleuse hôtesse Laurence piquait une colère dont elle seule avait le secret. Pour les autres c’était un sujet de plaisanteries, et même un jeu. « Celui qui parvient en premier à faire piquer sa crise à Lau… » S’en suivait toujours une récompense quelconque allant de la reconnaissance de son courage à une bonne bouteille, voire plusieurs.
    
    Chaque année, tous se tordaient de rire à la vision de cette jeune fille à la peau blanche – début de vacances oblige – en bermuda et tongs, un chapeau fermement vissé sur la tête, rouge pivoine, écumant presque de rage tout en essayant de rester la plus hospitalière possible. Très vite, elle lâchait prise et arrêtait la confrontation, de peur d’exploser sans doute. À ce moment, commençait ce que certains baptisaient la « cérémonie du Boudage », durant laquelle Lau bougonnait à seulement quelques ...
    ... centimètres des autres sur les abrutis qu’elle avait encore invités, qui passaient leur temps à lui pourrir les vacances et la vie. Elle jurait haut et fort qu’on ne l’y reprendrait plus.
    
    Si tu as le soleil tapant dur dans le coup, le mistral caressant tes tempes et la cérémonie du Boudage bourdonnant dans les oreilles, c’est bon, tu es en vacances, disait l’un de nos proverbes en vogue.
    
    Mais elle nous réinvitait. Une vieille bande de copains de lycée. Lau disait que c’était la meilleure façon de ne pas se perdre de vue. Elle invitait donc tout le monde avec chiens et bagages dans sa villa du sud, pour un mois entier. Et traditionnellement après un voyage de nuit particulièrement inconfortable, les plus motivés devaient faire les courses, pendant que les autres exténués, s’endormaient tout habillés dans leurs chambres, ou alors, moins exténués, goûtaient les joies de la piscine.
    
    Lau faisait toujours partie des motivés et moi des faux-exténués. Elle nous avait donc retrouvés en maillot dans une folle partie de water-polo et n’avait pas apprécié ma petite remarque sur le menu du soir. Néanmoins par tradition, il fallait que je poursuive ma rengaine.
    
    — Pourrais-je savoir pourquoi ne peut-on pas avoir de barbecue ce soir ? fis-je, imitant à merveille l’exaspération.
    — C’est vrai ça ! Ce serait quand même bien un barbecue d’accueil ! De la bonne bidoche et des salades fraîches, ce serait quand même mieux que des pâtes, non ?
    
    Ça, c’était Manu. Une fausse-exténuée qui avait ...
«1234...10»