1. Sensualité équestre


    Datte: 07/02/2019, Catégories: ff, jeunes, profélève, sport, odeurs, Oral journal, ecriv_f, Auteur: Patricia, Source: Revebebe

    La récente lecture de« La main blessée » du flamboyant Patrick Grainville, roman que je conseille à tous les amateurs de bonne littérature, m’a rappelé un épisode de ma vie, à glisser dans mes cahiers de souvenirs.
    
    Dimanche après-midi. La matinée a ressemblé à toutes les matinées dominicales : messe au village, embrassades et saluts de tête sur le parvis, enfants se poursuivant entre les adultes, chuchotements de rumeurs charitables et adorablement médisantes, repas préparé par une tante qui ira aux vêpres et à la messe le soir… Encore huit jours de vacances, les dernières avant les examens de fin d’année. J’ai accepté d’accompagner un de mes oncles jusqu’au club d’équitation de X pour y voir une de ses dernières acquisitions, un magnifique yearling… La famille, originaire de l’ouest parisien, campe en Normandie depuis deux siècles. Les sports équestres et, depuis une génération, l’élevage, sont devenus progressivement une passion pour la petite tribu familiale…
    
    Je retrouve les écuries et la carrière où depuis des années je me culotte les fesses à pousser dans les fonds de selle… Bouquet d’odeurs où se mêlent le suint gras, la paille fraîche et tiède, la corne brûlée des sabots et le crottin fermenté. C’est dans ce club que j’ai connu une de mes plus belles histoires d’amour.
    
    J’étais encore pensionnaire à Y, mais, avec l’accession au niveau des classes préparatoires, le régime des sorties s’était un peu assoupli. Je pouvais rentrer tous les week-ends alors que le ...
    ... régime commun des élèves de sixième jusqu’au bac n’autorisait qu’une sortie toutes les trois semaines. Je passais donc tous mes samedis après-midi au club, à travailler les figures de dressage, enchaînant les contre-épaules au huit de chiffre. Je ne connaissais pas beaucoup de garçons hormis mes cousins et naturellement mes penchants en matière de sensualité me dirigeaient davantage vers les filles que vers les « mecs » que je trouvais frustes, boutonneux, incultes… adolescents… Leur seul centre d’intérêt était la chasse, le fusil reçu pour leurs 18 ans, les chiens, le gibier…
    
    J’étais tombée secrètement amoureuse de ma professeur d’équitation qui était la fille adoptive d’amis de mes parents, une très belle Eurasienne qui montait avec une superbe maîtrise un superbe étalon répondant au nom de « Ballemont de Piber ». Elle excellait en dressage et j’étais fascinée par la complicité qui l’unissait à son Lipizzan, un descendant de Maestoso, à la robe gris clair tirant sur le blanc à l’approche de ses huit ans.
    
    Je me souviens qu’après les reprises, je restais des heures à la regarder monter. Ses fesses pommées accompagnaient le mouvement ondulant de sa monture, ses épaules déliées, son dos souple et droit, ses fesses et ses hanches épousaient les deux temps sautés de son trot, anticipaient les changements d’allures, passant d’un trot allongé à un trot rassemblé avec la dextérité nonchalante d’un cavalier du Cadre. Les fesses de Maylis épousaient avec une tendre énergie le ...
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