La gendarmette
Datte: 06/02/2019,
Catégories:
BDSM / Fétichisme
Auteur: Hujambo Korodani, Source: Hds
La soif excessive qui harcelait Batangui lui donnait l’impression d’être dans un four : il buvait bière sur bière pour se désaltérer et s’encourager à la danse et à l’abordage. On se trouvait un samedi soir dans une boîte de nuit d’une capitale économique africaine.
Batangui regarda sa montre. Elle indiquait 1H07 du matin. « Tu dois ralentir ! Tu as déjà bu à toi tout seul deux casiers ! Ces enculés se font des sous sur mon foie ! C’est moi qui devrais vendre ce poison aux autres ! La seule chose bien ici est la musique. Les femmes sont belles mais hautaines. La musique au moins se laisse couler, elle épouse la forme de ton âme, de ton humeur, de ta connerie… »
Presque titubant, il se fraya un chemin incertain à travers la foule compacte. Un énervement idiot grimpait en lui, et plus les hommes qu’il croisait étaient mieux habillés que lui et plus cet énervement l’envahissait. Au comptoir il commanda une bouteille d’eau. La barmaid lui tendit une petite bouteille d’eau glacée. Batangui s’adossa contre le comptoir puis parcourut du regard la boîte.
Mêlant des voix aigües anglophones aux beats afros, la musique nigériane ambiançait la boîte de nuit ; les jeux de lumière offraient une chorégraphie artificielle et féerique aux vêtements multicolores tantôt monstres, tantôt anges ; ce spectacle provoquait un sentiment bizarre à Batangui, sentiment où se trouvaient mêlées la joie, la nostalgie, l’envie de vivre, la mélancolie, l’envie d’aimer. Il n’était qu’un spectateur ...
... aux prises avec lui-même dans un univers miroir qui lui donnait l’impression d’être immortel, d’être surpuissant, tout en restant vulnérable. « …Chaque nouvelle chanson est une nouvelle vie et chaque fin de chanson est une nouvelle mort… »
Il reconnut une jeune femme qu’il voyait souvent ici, il ne savait pas si elle était de bonne famille ou modeste, professionnelle du sexe ou non, la plupart des femmes actuelles s’habillant comme des prostituées ; une féroce concurrence existait entre elles : le pays comptait environ 48% d’hommes et 52% de femmes, la boîte ne reflétait pas ce pourcentage, l’entrée avait beau être gratuite pour elles, il s’y trouvait clairement plus hommes que de femmes ; ils dansaient en collant leurs pénis contre les fesses féminines, simulaient l’acte copulatoire au rythme de la musique ; même s’il aimait danser collé serré avec les filles il n’aimait pas regarder les autres garçons danser ainsi avec elles parce qu’il avait toujours la désagréable impression d’être cocufié.
Batangui repéra la jeune femme dans la foule. Elle se trouvait au milieu de la boîte, encerclée par des hommes, dans un ban de sirènes cernées par des requins en rut qui à tour de rôle fendaient leur timidité pour s’offrir une danse érotique avec l’une d’elles. Batangui traversa la foule sa petite bouteille en main. En jouant des coudes et des épaules, il se fraya rapidement un chemin à travers les autres mâles puis atteignit la femelle. Elle portait une robe rouge. Le plus dur ...