L'abri
Datte: 01/02/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
forêt,
pénétratio,
Auteur: Resonance, Source: Revebebe
L’abri
Le blizzard soufflait, projetant avec force des projectiles glacés sur leurs visages douloureux.
Laure savait qu’ils étaient perdus.
Plusieurs heures auparavant, elle s’était irritée de l’impatience de son mari devant son allure trop lente. Elle lui avait dit de la laisser tranquille et de rejoindre la tête du groupe. Elle-même était restée seule avec les derniers, un couple et un homme placide et massif, entre deux âges.
Alors qu’ils approchaient du village, le ciel s’était assombri, les nuages noirs se regroupant à une vitesse redoutable, avant que la tempête arrive. En quelques minutes, les traces de piste qu’ils suivaient avaient disparu dans un monde de blancheur uniforme.
Il faisait maintenant presque nuit. Laure suivait le couple, lorsqu’elle entendit l’homme qui fermait la marche crier quelque chose. Elle alerta ses autres compagnons, tous quatre se regroupèrent.
Il leur montra une forme indistincte dans la neige, une minuscule cabane, un abri plutôt, avec un toit très bas, à moitié effondré sous le poids de la neige.
Ils se concertèrent. Laure ne voulait pas rester là. L’abri était minuscule, sans aucun moyen de chauffage. L’homme insista. Comme isolant, la neige qui recouvrait tout serait cette fois leur alliée. Dans l’obscurité leurs chances de tomber au hasard sur le bon chemin étaient infimes. Leur état de fatigue emporta la décision, ils ne seraient pas capable de rester en mouvement jusqu’au matin.
L’homme déchaussa, secoua ...
... la neige sur lui, puis se glissa tant bien que mal par l’ouverture trop étroite pour lui. De son sac, il sortit une couverture de survie, une fine toile métallisée, dont il recouvrit le sol.
A son tour Laure déchaussa, enleva autant de neige que possible de ses vêtements et le suivit, elle-même suivie par le couple, la femme en premier.
A grand peine, gênés dans leur mouvement par le manque d’espace, l’obscurité maintenant presque complète et leurs mains glacées, ils rassemblèrent leurs sacs et obturèrent complètement l’entrée étroite.
Ils ne pouvaient plus guère bouger, devant rester pratiquement allongés sur la couverture, côte à côte, dans l’ordre dans lequel ils étaient rentrés dans l’abri. Au milieu, le toit incurvé descendait dangereusement sous le poids de la neige, laissant peu de hauteur.
Au prix de contorsions supplémentaires pour fouiller leurs sacs et leurs poches dans l’obscurité, ils partagèrent leurs maigres provisions, un bidon d’eau, quelques biscuits, des barres énergétiques. Laure dut enlever ses gants, et durant le partage fut surprise de sentir les mains chaudes de l’homme, s’y attardant un moment. Seul parmi eux quatre, il ne semblait pas avoir froid.
L’homme suggéra qu’ils enlèvent leurs vestes et les partagent, en construisant ainsi une seule grande couverture, les éléments étant reliés tant bien que mal par quelques boutons. Laure s’exécuta à grand peine et participa à la construction malgré ses doigts rigides, coincée entre ses deux ...