La sellette de Tannhäuser
Datte: 01/02/2019,
Catégories:
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religion,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
noculotte,
historique,
délire,
fantastiqu,
Auteur: Catherine, Source: Revebebe
... trouver à l’auberge…
Récupérer ma valise n’éclaircirait peut-être pas les choses, mais à coup sûr, cela ne les empirerait pas. Toujours en latin, je risquai :
— Vous voudriez bien m’y emmener ?
Tandis que je suivais le prêtre dans ce chemin boueux et puant qui devait être la rue, je me disais à chaque instant que j’allais me réveiller, que tout cela n’était qu’un mauvais rêve, ou qu’à un moment ou à un autre j’allais voir surgir une équipe de tournage d’un film d’époque, ou encore celle d’une quelconque caméra cachée et qui me libérerait de ce cauchemar…
Je scrutais attentivement le détail qui aurait pu révéler la supercherie, mais en attendant, soit le décor était vraiment bien imité, soit quelque chose de décidément plus que bizarre se produisait. En passant à côté de la carcasse d’un chien crevé depuis un bon moment et auquel personne ne semblait prêter attention, l’odeur pestilentielle m’agressa les narines. Dans un décor de cinéma, ce genre de détail existe pour faire plus vrai, mais dans ce cas la carcasse de la bestiole est en plastique et par définition ne sent rien…
Mon étonnement passa encore au degré supérieur, comme si besoin était, lorsque le curé me plaqua brusquement contre le mur de torchis d’une maison en me demandant de me planquer.
— Cachez-vous !
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Ce sont les hommes du seigneur. S’ils vous voient, ils vont vous ramasser !
— Et alors ?
— Croyez-moi, ces types-là, il vaut mieux ne pas s’y frotter…
Je vis ...
... alors passer devant moi, dans un tintamarre de ferraille, quelques types à cheval légèrement mieux vêtus mais à peine mieux nourris que tous ceux qui m’entouraient, et qui ne nous remarquèrent même pas. Nous reprîmes notre route ; personne ne semblait porter attention à moi, ma parka de toile foncée se fondait peut-être avec le paysage. Enfin, nous arrivâmes à la taverne.
— Restez ici, cela évitera des questions.
Je ne voyais pas pourquoi je devais attendre ici mais de nouveau, dans le doute, je me tus. Il revint quelques minutes plus tard, portant ma lourde valise. Elle semblait intacte.
— Merci, mon père… Mais excusez-moi, mais on est où, là ?
— Je vous l’ai dit, Tannhäuser…
Cette fois, la colère monta en moi. Ce petit jeu avait assez duré, je voulais comprendre.
— Vous vous foutez de moi ? C’est quoi ce décor de cinéma ? C’est quoi cette embrouille ? C’est quoi ce merdier ? J’ai un avion à prendre, moi !
Cette fois, je m’étais exprimé en français, si bien que le père n’y avait certainement rien compris. Par contre, le ton de ma voix, lui, ne laissait pas de doute quant à mon état d’esprit.
— Du calme, mon fils… Je crois comprendre…
— Alors, expliquez-vous !
Il me fit signe discrètement de me taire. Quelques personnes s’étaient retournées, et les regards noirs qu’ils me lançaient ne me disaient rien de bon.
— Rentrons d’abord à l’église. Nous y serons mieux pour parler.
Résigné, je suivis alors l’ecclésiastique. Là encore, avoir bourlingué de ...