La sellette de Tannhäuser - Histoires de Sexe

La sellette de Tannhäuser

... rassembler mes esprits, je compris que j’étais dans une sorte de cage de fer roulante, et je traversais le village. Tous les habitants me regardaient passer, des larmes plein les yeux, bien conscients de ce qui était en train d’arriver mais totalement impuissants. Tandis que je passais devant le prêtre, celui-ci me lança, en latin, langue que nous n’employions plus depuis des mois.

— Demandez à vous confesser ! Demandez à vous confesser !

Je ne savais pas du tout à quoi m’en tenir, mais bien entendu je réclamai à mes geôliers à être entendu par l’homme d’Église. Et c’est ainsi que quelques minutes plus tard, d’énormes fers aux pieds et aux chevilles, je me retrouvai dans le confessionnal. Ce fut le prêtre qui rompit le silence.

— Parlons latin, ils ne comprendront pas. Sachez que je risque autant que vous…
— Mais que s’est-il passé ?
— Je n’en sais rien exactement, mais il semblerait que l’évêque ait vu vos cerfs-volants dans le ciel et qu’avec sa bienveillance coutumière, ne sachant pas ce que c’était, il en ait déduit qu’il s’agissait de sorcellerie.

Et pourtant, les premiers engins volants plus lourds que l’air avaient été construits en Chine près de 1500 ans plus tôt…

— Il a envoyé ses soldats chercher celui qui avait fait ça… Tout le monde a compris ce qu’ils vous voulaient, alors ils n’ont pas voulu parler…
— N’empêche qu’apparemment, ils m’ont trouvé…
— Oui, ils ont frappé un gosse qui les a envoyés chez vous. De là, ils vous ont retrouvé…
— Et ...

... Pétra ? Elle va bien ?

Le prêtre eut un temps d’arrêt.

— Ils l’ont battue avant de l’emmener. Je n’ai aucune idée d’où elle se trouve, ni même si elle est encore vivante.

Tout s’écroulait autour de moi. Si la femme que j’aimais et que j’avais épousée était morte, il ne me restait plus qu’à mourir moi-même. Comment ? Ça, c’était une bonne question.

— Et maintenant, que vont-ils me faire ?
— Vous questionner, vous faire avouer tout ce qui leur passera par la tête… J’ai bien peur que les prochains jours de votre existence ne soient pas les plus agréables de votre vie.
— Il n’y a pas moyen de se sauver d’ici ?
— C’est ce à quoi je pensais en vous faisant venir. Mais vous n’étiez pas entré qu’ils avaient déjà barricadé les portes…
— Il ne me reste plus qu’à mourir, alors…
— Ne soyez pas ridicule. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, et je vous l’ai dit, je ne suis pas certain qu’elle soit morte. Accrochez-vous, elle vous attend peut-être quelque part dans le château…

Ben voyons… Je connaissais trop bien les méthodes du seigneur, et pour moi, les dés en étaient jetés… Je ne reverrais plus jamais Pétra.

À ma grande surprise, on ne me jeta pas au cachot. Au contraire, on m’enleva mes fers ; je crus quelques minutes qu’on allait me libérer.

— Rêve pas, on va te livrer au bourreau… Tu ne sortiras pas vivant de cette pièce.

On me poussa dans un endroit sombre et encombré de divers matériels qui ne me disaient rien de bon. Au fur et à mesure que mes yeux ...