La sellette de Tannhäuser - Histoires de Sexe

La sellette de Tannhäuser

... souffle court, les yeux embrumés, il me fallut de longues minutes pour identifier le bruit insistant qui résonnait dans la forêt et qui semblait venir du château.

— C’est quoi, cette cloche ?
— Ça, c’est le tocsin… Mais ce n’est pas le signal habituel. Il me semble que c’est avec cette sonnerie-là que l’évêque appelle les prêtres des différents faubourgs à monter au château. Il doit se passer quelque chose de grave…
— À ce propos, Elsa et Wanda sont toujours au château ?

Cela faisait deux jours qu’elles étaient parties avec le seigneur et elles n’étaient toujours pas revenues.

— Oui, et c’est curieux… D’habitude, les jeunes mariées sont de retour dès le lendemain matin.

J’espérai simplement que je ne les avais pas mises dans un merdier monumental et qu’elles s’en sortiraient indemnes. Là encore, mon expérience de l’humanitaire m’avait appris que la cruauté humaine n’a pas de limite.

— Bah, redescendons. De toute manière, il n’y a rien d’autre à faire que d’attendre.

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Cela faisait deux bonnes heures que j’étais rentré à la maison lorsque j’entendis le bruit caractéristique de la foule qui acclamait le retour de quelqu’un. Pas manqué, le prêtre était de retour, ainsi qu’Elsa et Wanda. Toutes deux avaient les traits marqués par le manque de sommeil, mais semblaient en bonne santé. Et surtout, tandis qu’elles étaient de nouveau dans les bras de leurs époux respectifs, le petit sourire de celui qui a réussi son coup qui illuminait leur visage ...

... ne laissait aucune équivoque. Il s’était passé là-haut quelque chose de surprenant, quelque chose qui, de toute évidence, ne traumatisait pas les deux filles, quelque chose qu’il me faudrait absolument éclaircir. Mais pour l’instant, elles étaient occupées.

— Mon père, c’était quoi, ce tocsin ?
— Oh, rien de grave… Ce matin, le seigneur ne s’est pas levé, et l’évêque qui est allé le voir a cru que sa dernière heure était arrivée. Alors, il a fait sonner le tocsin pour que nous allions tous lui rendre nos hommages. Mais moi, je vais vous dire, je ne sais pas ce qu’il a fait pour être cuit de la sorte, mais il va en avoir au moins pour quinze jours à s’en remettre…
— Ah ? Et c’est grave ?
— Oh non, mais quoi qu’il ait fait, il n’est pas près de recommencer. Mais il n’en mourra pas, j’en suis sûr…

Et pendant ce temps, les deux filles, qui avaient entendu tout ce que le curé venait de me dire, se bidonnaient comme il n’était pas possible. Comme leurs maris respectifs étaient partis chercher du vin pour fêter leur retour, je les appelai discrètement.

— Dites, les filles, qu’est-ce que vous avez fait à notre bon seigneur ? Pouvez me le dire, à moi…

Malgré leur immense fatigue, qui se lisait sur leurs visages, elles continuaient de pouffer.

— Voulez le savoir ? Figurez-vous que l’autre jour, après avoir vu la, heu, « vidéo » sur votre machine, alors qu’Axel dormait, j’ai eu envie de la revoir. Je ne sais pas ce que j’ai fait, mais c’est une autre qui a démarré. Et ...