1. La sellette de Tannhäuser


    Datte: 01/02/2019, Catégories: f, fh, ff, ffh, fffh, fbi, hplusag, frousses, religion, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme noculotte, historique, délire, fantastiqu, Auteur: Catherine, Source: Revebebe

    ... disparaissaient dans la pénombre, se tenant par la main comme les deux amoureux qu’ils semblaient être désormais.
    
    — Je ne sais pas, mais on va toujours essayer…
    
    Une petite heure plus tard, nous étions de retour au village. Il n’y avait presque plus personne dans la rue, et le prêtre devait avoir réussi à retrouver le chemin de son presbytère. Quelque chose me disait aussi que le lendemain, les cloches ne sonneraient pas uniquement dans le campanile de l’église…
    
    Par contre, tandis que nous remontions chez nous, nous entendîmes un murmure reconnaissable entre tous, celui d’une jeune fille qui pleurait. Il ne nous fallut pas longtemps pour la retrouver, elle pleurait dans les bras d’un garçon, tout aussi jeune qu’elle. Dans la faible lueur de l’astre lunaire, je réussis toutefois à les reconnaître, il s’agissait d’Elsa et d’Axel, deux jeunes gens que je voyais souvent ensemble.
    
    — Qu’y a-t-il ?
    
    Il se passa quelques instants pour qu’elle parvienne à se calmer. Ce fut le jeune garçon qui prit la parole ; lui aussi semblait très éprouvé.
    
    — Vous allez vous marier, tous les deux ?
    — Oui, je l’ai dit tout à l’heure.
    — Eh bien, nous, on ne peut pas…
    
    J’imaginai aussitôt l’hypothèse la plus probable.
    
    — Vous voulez que j’aille en parler à vos parents ?
    
    Je ne savais pas du tout de quoi il était question, mais il se trouve que les quelques services que j’avais rendus à ce village faisaient que l’on ne refusait jamais d’écouter ce que j’avais à dire.
    
    — Non, ce ...
    ... n’est pas cela, nos parents sont d’accord, mais il y a le seigneur…
    — Ben quoi, le seigneur ? Elsa est sa fille ?
    — Non, il y a le droit de cuissage…
    
    Qu’est-ce que c’était que cette histoire ! Pour tous les historiens de notre époque, il ne s’agissait que d’une légende, probablement inventée de toutes pièces par Voltaire et consorts, des siècles après la période où cela était censé s’être déroulé.
    
    Seulement voilà, pour une légende non fondée, les larmes de cette fille étaient bien réelles. Je me tournai vers Pétra.
    
    — T’es au courant de ça, toi ?
    — Oui, bien sûr. Le seigneur a le droit de passer la nuit de noces avec la jeune mariée, c’est l’usage…
    
    Ben voyons… En fait, il suffisait de réfléchir deux minutes pour se douter que le droit de cuissage allait bien au-delà d’une simple partie de jambes en l’air pour le bon plaisir du seigneur. C’était une façon pour lui d’asseoir son pouvoir sur ses sujets, de marquer les esprits. D’ailleurs, à la même époque, l’Inca, dieu vivant du peuple du même nom, utilisait des méthodes encore plus raffinées pour parvenir aux mêmes fins, même si cela se passait à l’autre bout du monde. Là-bas, il arrivait dans un mariage, faisait exécuter l’un des deux jeunes époux – ou la plus jolie des gamines, s’il n’y avait pas de mariage ce jour-là – juste pour bien faire comprendre qu’il était le seul maître en ce lieu et qu’il avait droit de vie et de mort sur ses sujets. Pour faire bonne mesure, il faisait momifier le corps qu’on exposait ...
«12...394041...61»