La sellette de Tannhäuser
Datte: 01/02/2019,
Catégories:
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frousses,
religion,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
noculotte,
historique,
délire,
fantastiqu,
Auteur: Catherine, Source: Revebebe
... sentir sous mes fesses quelque chose qui ressemblait à une chaise, et dans ma main un bout de carton plastifié. Il y eut un flash énorme, puis la lumière revint, suivie d’un brouhaha indescriptible, le temps pour moi de jeter un coup d’œil sur ce carton que j’avais toujours dans la main. En plusieurs langues, il y était écrit :
Ce fut la dernière chose que je vis, un objet non identifié venait de me percuter en pleine face, et je m’effondrai sur le sol.
---oooOooo---
J’ouvris un œil. Quelque chose qui ressemblait à un TGV ou à un troupeau de bisons lancés à pleine vitesse résonnait dans mon crâne… Le temps de reprendre mes esprits, je me relevai, juste pour m’apercevoir que j’étais allongé sur une sorte de banc d’église, et le curé était au-dessus de moi. Une foultitude de choses ne collaient pas : d’abord, qu’est-ce que je faisais dans une église, qu’est-ce que c’était que ce prêtre qui me parlait dans une langue que je ne comprenais pas, et ensuite, quelle était donc cette odeur infecte qui empestait l’air ?
D’ailleurs, malgré mon mal de tête, à bien y regarder, cette église me semblait curieuse : le fait qu’elle soit petite et sombre signifiait peut-être simplement qu’elle était de style roman, mais pour le reste, quelque chose ne collait pas…
Pas de présentoirs avec des prospectus à l’entrée, pas de radiateurs électriques comme elles en sont souvent équipées pour le bien-être des fidèles, pas de beaux tableaux représentant le classique calvaire du Christ… ...
... Quant à l’odeur, il suffisait de regarder le mélange de crasse, de boue et de paille qui jonchait le sol pour en découvrir l’origine. Pour le reste, il n’y avait rien de fastueux, pas de croix en faux or, de statues de saints ou autres ornements liturgiques.
— Mais où suis-je ?
Je n’eus pour toute réponse qu’un charabia aussi guttural que totalement incompréhensible. La seule chose dont j’étais sûr, c’est qu’il ne s’agissait pas d’allemand, et tout cas pas d’allemand classique pour le peu que j’en connaissais.
— Et que fais-je ici ?
De nouveau, un baragouinage sorti d’on ne sait où.
La horde de mammouths semblant enfin avoir trouvé la sortie de ma tête, je me relevai, bien décidé à me diriger vers la sortie. Le prêtre s’écarta, juste le temps pour moi d’examiner rapidement sa tenue, une soutane tout ce qu’il y a de plus habituelle mais parsemée de trous, et surtout d’une saleté repoussante. Quant à l’abbé lui-même, entre ses cheveux crasseux et ses mains sales, il ne devait pas avoir vu une savonnette depuis longtemps…
Je chercherais à comprendre ce que je faisais dans ce lieu incongru plus tard. Pour l’instant, il me fallait très vite retrouver ma valise, même si j’avais deux heures devant moi avant d’aller rejoindre l’aéroport et reprendre mon avion. Je me dirigeai donc vers la porte, qui s’ouvrit avec un grincement sinistre, et ce que je découvris dehors me cloua sur place.
Aucun doute là-dessus, je n’étais plus à Düsseldorf…
Pas une voiture, pas un ...