1. La sellette de Tannhäuser


    Datte: 01/02/2019, Catégories: f, fh, ff, ffh, fffh, fbi, hplusag, frousses, religion, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme noculotte, historique, délire, fantastiqu, Auteur: Catherine, Source: Revebebe

    ... semblait ne pas s’en apercevoir. Je laissais s’écouler ce moment de tendresse, le premier depuis plus d’un mois pour moi, avec dans la tête l’intention d’aller punaiser ma chère Pétra comme un papillon dès qu’elle aurait la bonne idée de relever la tête. Mais elle n’en eut pas le temps, l’on venait de frapper à ma porte.
    
    C’était le prêtre…
    
    Pour donner le change, j’enfilai très vite un pantalon et un pull, tandis que Pétra, elle, enfila très vite le pyjama que je laissais dans ce que j’appelais la salle de bains.
    
    — Lave ta robe ! Vite, vite !
    
    Lorsque l’homme d’Église entra, il ne remarqua rien de particulier. Pétra frottait sa robe avec une brosse de chiendent, penchée dans la baignoire, et moi, eh bien… j’ouvrais la porte.
    
    — Que puis-je pour vous, mon père ?
    — Je voulais vous dire merci de la part des villageois, c’est vraiment bien vos cubes, là, qu’on frotte…
    — Ah, le savon ?
    — Oui, le savon… J’ai d’ailleurs essayé moi-même, c’est impressionnant…
    
    C’est vrai qu’en y regardant à deux fois, la soutane de l’homme d’Église n’avait jamais été aussi propre depuis le jour où j’étais arrivé. De plus, lui qui avait toujours des ongles dignes d’un mécanicien des années cinquante, était impeccable et ne dégageait plus cette odeur nauséabonde de vieux clodo qui était la sienne à l’accoutumée.
    
    — Autre chose… Depuis que vous leur avez dit de faire bouillir l’eau, les gosses ne sont plus malades…
    — Ah ? Eh bien, tant mieux…
    — Vous m’expliqueriez ?
    — Expliquer ...
    ... quoi ?
    — Pourquoi il faut faire bouillir l’eau…
    — Vous y tenez ? Je ne sais pas si ce que je vais vous apprendre va vous faire plaisir…
    — Je m’en moque, je prends le risque.
    
    Pétra avait fini de laver sa robe et faisait mine de s’occuper à autre chose, à l’autre bout de la pièce.
    
    — Ça se passe bien, avec votre servante ?
    — Ma quoi ?
    — Votre servante… Si ce n’est pas votre épouse et qu’elle est ici, ce ne peut être donc que votre servante, et elle doit vous être très dévouée…
    
    Il y avait comme un contraste entre le ton de sa voix, très sérieux comme il l’était de coutume et comme le sont en général tous les prêtres, même de nos jours, et l’étincelle qui brillait dans son regard et qui semblait me dire tout autre chose. J’accusai le coup.
    
    — Très dévouée, en effet… Bon, vous voulez vraiment savoir pour l’eau ?
    — Oui.
    — Alors, voilà…
    
    Je sortis mon ordinateur portable qui, grâce au chargeur solaire que j’avais emmené dans ma valise, était toujours en charge. Avant de l’ouvrir, je pris une feuille de papier, et je griffonnai rapidement l’église qui se détachait sur le ciel désormais bleu.
    
    — Voici votre église, dis-je en montrant le dessin.
    — Oui.
    
    Pendant ce temps, l’ordi avait eu le temps de démarrer, et je le tournai pour que mon interlocuteur puisse voir l’image, celle de son église prise en photo par mes soins quelques jours plus tôt, avec mon téléphone portable, toujours chargé selon la même méthode. Sa mâchoire manqua de se décrocher.
    
    — C’est une ...
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