Nathalie - Histoires de Sexe

Nathalie

— Faut que ça marche ! Cette fois, faut que ça marche !

Je tape une commande dans mon terminal et lance la compilation de mon programme. Ça fait depuis ce matin que je bosse sur un problème que j’arrive pas à résoudre et quinze heures plus tard, ça commence sérieusement à me taper sur le système. Je suis avec attention ce qui se passe sur mon écran et… horreur ! La ligne fatidique apparaît, je la vois, écrite en blanc sur noir dans ma console. Encore une erreur.

— Putain de bordel, sale PC de merde !

J’essaye tant bien que mal de me contrôler, me retiens de justesse de balancer ce naze d’ordinateur par la fenêtre. À vrai dire, ça vaut mieux comme ça : d’une part cette pauvre machine n’y est pas pour grand-chose, d’autre part mon patron aurait du mal à me le pardonner. Je soupire un grand coup, jette un oeil à ma montre. Il est 23 heures passées, je suis crevé, énervé comme pas possible et le dernier train est dans pas longtemps.

Le calcul est vite fait. Trois minutes plus tard, je sors du bureau, direction la gare. Après un petit moment d’attente sur le quai, mon train arrive et je monte dedans, tout à l’arrière. Vu que je dois être le seul taré qui finit le boulot aussi tard, il n’y a pas grand monde dans le wagon. Je m’installe confortablement, sors mon livre, pousse un soupir d’aise et commence à lire. Je m’apaise à mesure que les lignes défilent devant mes yeux, devenus un peu trop carrés après une journée passée devant mon écran. Ça fait du bien de se ...

... détendre un peu et de profiter d’être au calme.

C’est une petite voix féminine, toute douce, qui me tire de ma lecture.

— Bonsoir, Monsieur, je pourrais voir votre billet, s’il vous plaît ?

Je finis ma phrase, lève les yeux et découvre une charmante demoiselle, mignonne comme tout. Je pose mon livre et sors mon porte-monnaie pour en tirer mon abonnement.

— Bonjour, Mademoiselle, voilà, lui dis-je en lui montrant mon abonnement. Excusez-moi, je vous ai pas vue venir, j’étais absorbé par ma lecture.
— Oh, c’est pas grave. Vous êtes pas le premier que je tire de ses pensées. Au moins, vous faisiez quelque chose.
— Ouais, c’est vrai, je suis halluciné de voir le nombre de gens qui voyagent en train tous les jours et qui ne prennent pas de quoi s’occuper.
— Il y en a tellement que je les compte plus. Je les comprendrai jamais, me répond-elle en, une petite moue sur les lèvres. Attendez une seconde.

Elle se retourne, va jeter un coup d’œil au fond du wagon et revient vers moi.

— C’est bien ce que je pensais, vous êtes le dernier. Je peux m’asseoir ?
— Je vous en prie, avec plaisir. Ça sera plus sympa de faire le voyage avec de la compagnie, dis-je en lui souriant. Je m’appelle Marc.
— Moi, c’est Nathalie. Au fait, c’est quoi que vous lisez ?

Ravi de cette rencontre inattendue, on se met à bavarder. Sa journée de travail, la mienne, la lecture, la musique, on cause de tout et de rien. J’en profite évidemment pour la regarder plus en détail. Il n’y a pas à dire, un ...