1. Nous vivons seul


    Datte: 28/01/2019, Catégories: fh, inconnu, lunettes, bizarre, campagne, intermast, nopéné, exercice, Humour occasion, Auteur: HoplA, Source: Revebebe

    ... moteur a ronronné bien sagement.
    
    — C’était pas grand-chose, m’dame ! a-t-il dit en exhibant des dents jaunies par l’effet du tabac. Ne coupez pas le moulin avant d’avoir roulé quelques kilomètres ; et puis… pensez à faire faire un bon entretien un de ces jours, hein !
    
    En même temps, il louchait sur les vêtements de la jeune femme, ce qui fait que nous avons eu des doutes quant à ce qui devait, pour lui, faire l’objet de ce « bon entretien ». Il devait en tout cas être de très bonne humeur, car Gudule a dû insister pour qu’il accepte d’être dédommagé pour le dérangement. Il est parti dans les bouffées de diesel de son camion, et nous nous sommes retrouvés seuls un moment. Gudule nous a rapidement donné un gros bisou sur la joue :
    
    — Au revoir, Arnest. Nous avons été heureuse de faire votre connaissance. Merci de nous avoir si gentiment accueillie !
    
    Nous avons bafouillé quelque chose. Nous ne savions toujours que dire. Nous avons eu une inspiration lorsqu’elle a ouvert la portière et qu’elle se préparait à s’asseoir.
    
    — Heu… Ça ira pour conduire, sans vos lunettes ?
    
    Gudule s’est assise au volant et s’est penchée vers la boîte à gants d’où elle a sorti une paire de lunettes solaires.
    
    — Nous avons celles-ci. Elles sont correctrices !
    
    Elle les a posées sur son nez, a claqué la portière et baissé la vitre.
    
    — Encore merci, Arnest.
    — Heu… si vous passez encore dans le coin…
    — Bien sûr ! a-t-elle dit en riant et en passant la première. Si un jour, nous ...
    ... n’avons rien à glander, nous ferons un crochet par chez vous, Arnest ! Ciao !
    
    Elle a démarré en agitant le bras par la vitre baissée, puis la voiture a disparu derrière le premier tournant. En traînant les pieds, nous sommes retourné vers la maison. En passant, nous avons posé les doigts sur la plaquette de cuivre où était inscritA. Hopl. Glandeur. Nous avons soupiré, sommes rentré et avons fermé la porte derrière nous. Nous n’avions plus qu’à glander dans cette maison qui nous paraissait soudain immense et vide.
    
    Nous étions effondré dans un fauteuil quand la sonnette de l’entrée a retenti. Nous ne nous sommes pas demandé si nous attendions quelqu’un ni qui s’avisait de venir nous déranger, car nous ne demandions qu’à être dérangé. De préférence par une jeune femme aux cheveux bruns mi-longs, vêtue d’une veste noire en cuir chic et d’une jupe en cuir véritable. Nous sommes allé ouvrir la porte, mais en voyant le type qui se tenait debout devant l’entrée, nous nous sommes instantanément souvenu que nous étions un jour où nous aurions dû attendre quelqu’un : François, le livreur envoyé par le magasin d’alimentation.
    
    — Voilà, m’sieur Hopl, a dit le jeune homme en déposant le box pliant et en reprenant celui de la semaine précédente. Il ne vous faut rien d’autre ?
    
    Nous avons secoué la tête.
    
    — Non, François. Ce sera bien suffisant.
    
    Nous avons regardé par-dessus son épaule. Il y avait juste la petite camionnette blanche. Pas une seule voiture en vue.
    
    — Nous vivons ...