L'achat - Histoires de Sexe

L'achat

... elle n’est pas trop mal de sa personne. Mister Harbow est peut-être un nabot obséquieux et parfois malsain, mais il a toujours su s’entourer et prendre ses précautions.

Quand Miss Gladys prend congé de nous, je glisse à son employeur :

— Je compte sur vous. Et vous aviez raison, votre collaboratrice est diablement efficace, comme vous dites. À elle seule, elle remplacerait bien de mes collaborateurs pourtant zélés. Vous avez fait une belle pioche avec elle. Pour un peu, je vous envierais !
— Vous m’en voyez ravi, Sir Andrew. Je me ferai un plaisir de venir vous informer demain en début d’après-midi.
— Déjà demain ? Ce que j’aime chez vous, ce sont votre diligence et votre efficacité !
— Je suis confus de tant de compliments, Sir Andrew.
— Eh bien, prouvez-moi une fois de plus demain que vous méritez amplement ces compliments.

Puis je repars chez moi, me demandant ce que ce nabot dénichera comme diamant…

En ce début d’après-midi, alors que je m’attendais à une simple missive, je vois entrer dans mon bureau l’assistante de mon fournisseur. Je m’en étonne :

— Bonjour, Miss Gladys. Est-ce vous qui venez me présenter ma future dame de compagnie ?
— Oui, Sir Andrew. En quelque sorte…
— Pourquoi pas ! J’avoue que ce sera plus agréable avec vous qu’avec votre employeur. Mais passons… Je vous écoute. Vous avez donc une personne à me soumettre, si je puis le dire ainsi.

Elle sourit tout en me répondant :

— Oui, c’est bien l’objet de ma visite chez vous, ...

... Sir Andrew…
— Belle métaphore !

Miss Gladys se tient toute droite face à moi puis m’annonce calmement :

— Je me propose…
— Pardon ?
— Oui, je me propose, Sir Andrew.
— Vous ?
— Je vous déplais ?

Je hausse les sourcils, je ne m’attendais pas à ça :

— Non, pas du tout ! Vous êtes tout à fait belle et désirable. Mais vous êtes la collaboratrice de Mister Harbow ! Pas un article de son catalogue !
— Je suis sa collaboratrice, je ne peux le nier… Merci pour le compliment.
— Vous voulez changer… d’employeur ?
— En quelque sorte, oui.
— Expliquez-vous.

Toujours droite comme un i, flegmatiquement, elle développe :

— Voyez-vous, Sir Andrew, j’ai actuellement envie de devenir une soumise parfaite, d’être la chose de mon maître. Dans une autre vie, je l’étais déjà plus ou moins, mais ça ne s’est pas passé comme je l’aurais souhaité. Puis les années passant, j’ai enfoui ce désir au fond de moi.
— Vous avez, je pense, une petite idée de ce que tout ceci signifie ?
— Oui, bien sûr. Je ne suis pas une oie blanche.
— Je crois l’avoir compris, surtout sachant qui est votre actuel employeur. Pour votre désir enfoui, pourquoi moi ?
— Je vous connais déjà de réputation, Sir Andrew. J’ai pu avoir confirmation hier de certaines choses, et je pense que vous serez un bon Maître, si vous m’acceptez.

Dodinant de la tête, je plaisante :

— Depuis quand est-ce la soumise qui choisit son Maître ?
— Vous savez très bien de quoi il en retourne exactement entre les deux ...