L'achat - Histoires de Sexe

L'achat

... décisive, et elle s’est très bien passée. Les autres aussi…

Ma bru devient cramoisie, elle bafouille :

— P…pourquoi v-vous me d…dites ça ?
— J’y viens, Eugenia. Ma femme n’était pas précisément très intelligente, de plus, son éducation avait été, hélas, bâclée, mais c’était le lot de beaucoup de jeunes filles de cette époque, et encore maintenant. Mais elle a vite compris les tenants et les aboutissants de ma proposition : qu’elle soit à la fois ma femme, la mère de mes enfants et surtout ma maîtresse. Je dois reconnaître qu’elle aimait beaucoup son dernier rôle, celui d’être ma maîtresse. Sans trop rentrer dans les détails, elle aimait énormément qu’on s’occupe d’elle.
— Et c’est pour cela que votre couple…
— Oui, c’est pour cela que mon couple a bien fonctionné. Une femme comblée à la fois par ses enfants et son mari-amant ne se pose pas trop de questions existentielles et voit la vie en rose. C’est aussi simple que ça.

Et je m’arrête là, histoire de voir si le message est passé. Ma bru s’anime :

— Mais c’est… dégoûtant !
— Qu’est-ce qui est dégoûtant, Eugenia ?
— Vous savez quoi !
— Parce que vous n’aimiez pas ça au début de votre mariage ? Osez me dire le contraire ! J’étais peut-être déjà vieux, mais mon oreille entendait parfaitement des cris féminins de jouissance, une fois la porte de votre chambre fermée !

Là, elle ne sait plus quoi répondre. Je me lève et je m’approche d’elle :

— Appelons un chat un chat. Il n’y a pas de honte à aimer le ...

... sexe entre époux. C’est l’un des meilleurs ciments dans un couple. Oliver a fait une énorme bêtise, il souhaite recommencer à zéro avec vous, comme au tout début de votre mariage. Maintenant, c’est vous qui voyez.
— Il… il veut recommencer comme…
— Oui, vous effacez l’ardoise, et vous recommencez tout à zéro comme deux amoureux.

Ma bru se braque un peu :

— Et si je refuse ?
— Ce serait stupide, vous vous adoriez, il n’y a pas si longtemps. Mais comme je viens de le dire, c’est vous qui voyez. Si vous estimez que votre couple est brisé, alors séparez-vous, vivez chacun de votre côté.
— Mais… mais les gens vont jaser !
— On ne construit pas sa vie sur l’avis des autres personnes. Ils veulent jaser, qu’ils jasent ! Je savais très bien qu’on médisait sur mon dos, mais je n’en avais cure, j’étais parfaitement heureux avec ma femme. Idem en ce qui concerne actuellement ma gouvernante et collaboratrice. La bave du crapaud…

Elle ne répond rien, je m’approche de la porte, faisant sciemment une fausse sortie. Toute cette hypocrisie de nos mœurs me lasse, elle pourrit même les meilleurs fruits, et j’en sais quelque chose, car combien de fois ai-je dû réparer les dégâts pour ceux et celles qui se sont laissé découvrir dans les deux sens du terme. Arrivé à trois pas du seuil, je me retourne :

— Eugenia, tout ce que je vous demande, c’est de laisser momentanément vos ressentiments de côté, et de bien évaluer le pour et le contre. Oliver attend dans le fiacre. Avec un peu de ...