Sans tort et cent reproches - Histoires de Sexe

Sans tort et cent reproches

... me jeta un nouveau regard indigné de ses yeux en carafe. Je vérifiai en tâtant vaguement le corps visiblement entier de l’homme qui cuvait toujours.

— À toi maintenant, Gufti, lança victorieusement le génie en commençant à lever les bras dans ma direction.
— Non non non ! Tu attends que je t’en donne l’ordre ! Je ne tiens pas à ce que Peter morfle à nouveau.

Il se renfrogna mais abaissa ses paluches.

— Viens, suis-moi.

Nous rejoignîmes le salon où Estelle et Aurélie comataient encore. Je les avais épuisées l’une après l’autre. La jolie blonde était affalée sur un canapé, nue, les bras en croix, avec du sperme partout sur le visage ; respirant lentement, elle fixait le plafond d’un air béat. Et étendu par terre un peu plus loin, le corps d’athlète d’Aurélie paraissait inerte, sa grosse queue ramollie courbée sur le haut de sa cuisse ; elle semblait dormir.

— Ça y est, les filles ! Peter a retrouvé ses jambes ! J’emmène Kraçou un peu plus loin pour qu’il me rende mon apparence sans risquer d’endommager quelqu’un d’autre.
— Non ! hurlèrent-elles simultanément en sortant brusquement de leur transe.
— Comment ça, non ? ricanai-je.
— Non, Gufti ! Je t’en prie, garde ce corps encore un peu ! Je n’ai jamais ressenti autant de plaisir !
— Oui, Estelle a raison ! C’était tout bonnement hallucinant ! Attends encore quelques jours !
— Et toi ? Tu ne veux pas retrouver ton corps de femme ?
— Euh… je… je ne sais pas trop. Si, mais, euh…
— Mouais, bon on verra ça plus ...

... tard, alors.
— Oui ! se félicita Estelle en se levant.

Elle vint m’embrasser chaleureusement, puis ramassa ses fringues et s’éloigna vers la salle de bains.

***

Profitant de la présence d’Aurélie pour temporiser ou reformuler mes propos, je mis Kraçou au courant de la folie qui s’était emparée de Bazouk et de l’aide que nous attendions de lui pour parvenir à le maîtriser. Le génie louchant nous confirma que la foudre pouvait avoir des effets pour le moins inattendus sur ses congénères, et que la même foudre pouvait aussi tout faire rentrer dans l’ordre.

— Et tu te sens de taille à affronter Bazouk ?
— Évidemment ! Je suis bien meilleur magicien que lui.
— Oui mais le temps que tes sorts l’atteignent, il pourra t’en lancer quinze, le railla Aurélie.

Il s’indigna, pour la forme, mais répondit rapidement :

— Vous devriez savoir que mes sorts n’auront aucun effet sur lui. C’est pour vous protéger que ma maîtresse m’a mis à votre disposition.

On se regarda, Aurélie et moi, en écarquillant les yeux. C’était pas gagné…

***

— Je veux bien que ça vous amuse, les filles, mais je vous assure que c’est hyper chiant ! Pour dormir, pour se laver, pour chier, c’est vraiment la misère ! Et puis impossible de foutre ne serait-ce qu’un slip !
— Chhut ! Regarde !

Estelle me lança un regard mi-amusé mi-désolé, mais Aurélie était concentrée sur les informations télévisées. On nous annonçait un chaos sans précédent à Las Vegas. Cela avait commencé par une tempête ...