1. Le meilleur de la famille (2)


    Datte: 16/01/2019, Catégories: Erotique, Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    ... valait celui d’Alice à entendre nos rires. Un rosé de Provence avait succédé au porto sur la table devant la piscine ; dans ma tête, l’image d’Alice entre les cuisses de Ludivine rendait la défection de papa anecdotique. Jamais assez présent pour jouer un rôle dans ma vie, son absence me laissait de marbre. En réalité, apprendre d’une belle-mère attentionnée suffisait à mon bien-être. La sérénité ajoutée à la nudité imposée au Cap d’Agde servait de fertilisant à l’envie de multiplier les découvertes.
    
    Jusque-là dissociées dans mon esprit, les notions de plaisir et de sexe se rejoignaient enfin. Ma libido s’éveillait au contact de l’épouse de mon père, mais je n’en éprouvais aucune honte. Une fille ne cherchait-elle pas les réponses à certaines questions auprès de sa mère ? À 18 ans passés, j’avais accumulé beaucoup trop de retard pour laisser échapper la moindre occasion.
    
    — C’est comment de faire l’amour avec une femme ?
    
    Sentir une question s’échapper de sa prison de matière grise, sans aucune possibilité de la retenir, quelle horreur ! Le regard d’Alice vira du bleu au gris, son rire se mua en sourire circonspect.
    
    — Camille t’a raconté mon... aventure avec sa mère ? Ce n’est arrivé qu’une fois, se défendit-elle trop mollement pour laisser entrevoir un quelconque remord.
    
    La tante dans les bras de la belle-mère sous le regard de la cousine, Freud aurait pu écrire sur cette histoire. Je hochai la tête.
    
    — C’est différent. Pour les hommes, faire l’amour ...
    ... consiste à agiter leur sexe en nous. Les femmes entre elles sont plus... patientes. Et toi, qu’est-ce qui t’attire ? Tu penses à qui quand tu te caresses ? Je t’en prie, s’esclaffa Alice devant mon air déconfit, on l’a toutes fait à un moment ou à un autre. Personnellement, ça m’arrive encore.
    
    L’aveu, certainement destiné à provoquer le mien, nous amenait sur une pente abrupte. Nier n’aurait servi à rien.
    
    — Difficile à dire.
    
    Comment me définir ? La grande question du rapport à l’autre, de l’attirance. D’un point de vue personnel, mes fantasmes n’avaient aucune saveur, mon esprit restait fermé à toute tentative d’intrusion lors des séances de masturbation, un peu comme si « moi » suffisait à ma conception de la sexualité. Peut-être s’agissait-il d’une solution psychique mise en place par mon cerveau afin de contrecarrer une éventuelle crise existentielle due à la solitude.
    
    — D’accord, soupira Alice amusée par la tournure du débat, qu’est-ce qui provoque ton excitation ? Par quelles pensées tu l’entretiens ? Un beau mec par exemple, imaginer le sentir en toi, ça t’émoustille ?
    
    Oh là ! En termes choisis, la belle-mère me donnait un cours d’éducation sexuelle. Pire encore, j’y prenais plaisir.
    
    — Pas du tout ! En fait, j’aime m’observer dans la glace quand...
    
    Le regard plongé dans le mien prouvait l’intérêt de la belle mère pour les détails.
    
    — Ensuite ?
    
    — Je me touche le bouton, c’est tout.
    
    Une soirée complète pour rien, ou presque. En guise de révélations ...
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