Marion
Datte: 16/02/2018,
Catégories:
fh,
init,
fantastiqu,
contes,
Auteur: Myhrisse, Source: Revebebe
... cœur en morceau.
L’inconnu ne répondit d’abord rien puis proposa :
— Ça te ferait moins souffrir si je te promettais des petits cadeaux de ma part de temps à autre ?
— Oui, dit Marion en serrant ses mains. Oui, faites, s’il vous plait.
L’inconnu la serra un peu plus.
— Alors c’est décidé. Tu auras de temps à autre des preuves de ma présence à tes côtés. Je serai toujours là. Je prendrai soin de toi. Maintenant, je dois te laisser, Marion.
— Je comprends, dit Marion. Je vous remercie, du fond du cœur, merci.
Il se leva et Marion fit de même. Elle le sentit passer près d’elle et il souffla :
— Adieu, Marion.
— Adieu, maître, répondit la jeune femme.
Ce titre, il le méritait depuis longtemps aux yeux de Marion mais jusque là, elle n’avait jamais osé le lui dire. Elle avait été en apprentissage. Les leçons avaient traité d’un sujet peu commun, mais il était bel et bien son maître à ses yeux. Elle lui avait enfin ouvert son cœur et ne s’était jamais sentie aussi nue devant lui. Sachant qu’il ne répondrait rien, elle compta pour la dernière fois, puis ôta le bandeau et sursauta en voyant une petite boîte soigneusement emballée sur le lit. Elle sentit son cœur bondir. Il lui faisait son premier cadeau. Marion s’agenouilla à côté du lit et prit la petite boîte dans ses mains, n’osant à peine défaire le magnifique emballage. Elle délaça le ruban qui entourait le cadeau puis déplia le papier doré avec douceur. Elle ne voulait pas le déchirer, comme si cela ...
... aurait offensé son expéditeur. Elle souleva le couvercle et sentit des larmes couler sur son visage en voyant le contenu. Elle n’osa pas toucher le chapelet. Elle ne pensait pas le mériter. Il venait de lui offrir le symbole de sa confiance offerte. Elle aurait voulu garder ses larmes mais en fut incapable. Une main serrant la boîte contenant les quatre rondeurs de tailles différentes, elle pleura longuement et chaudement. Lorsqu’elle cessa, la tristesse n’était pas moins forte mais elle se sentait déshydratée et vide. Elle resta à genou devant le cadeau pendant encore un très long moment, sans pleurer, juste à le regarder et à se rappeler tout ce que son maître lui avait offert et fait découvrir. Par-dessus tout, il l’avait libérée. Marion trouva cela étrange de se sentir libre grâce à la venue d’un maître, mais c’était ce qu’elle ressentait.
Enfin, elle referma la boîte, plaça le cadeau au fond du tiroir à plaisir et partit prendre une douche. En revenant dans la chambre, elle vit la carte« Félicitations » encore posée sur sa table de chevet. Elle la prit, la mit tout contre son cœur puis alla la mettre dans son sac à main. Elle voulait l’avoir tout le temps avec elle. Ensuite, elle choisit comment s’habiller pour Antoine et se fit belle pour lui, retenant les larmes qui auraient détruit son maquillage.
Lorsqu’Antoine arriva ce soir-là, il ne dit rien de la tristesse lisible sur le visage de sa compagne et Marion n’en fit rien non plus. En effet, elle voyait bien que son ...