Marion
Datte: 16/02/2018,
Catégories:
fh,
init,
fantastiqu,
contes,
Auteur: Myhrisse, Source: Revebebe
... évènements étaient presque devenus un rituel et pourtant, Marion aurait tout fait pour qu’ils cessent. Elle aurait bien voulu un peu plus d’imprévisible, amené par exemple par la présence d’une autre personne, d’un homme, dans la maison.
À vingt-cinq ans, Marion avait un travail qu’elle ne détestait pas mais qui ne lui amenait pas un plaisir énorme non plus. Elle tenait en effet l’épicerie qui avait auparavant été la possession de ses parents, tout comme la très belle maison dans laquelle elle vivait. De plain-pied, elle contenait pas moins de cinq chambres, dont une servait de bureau et une autre de buanderie, de deux salles de bain, d’une cuisine aménagée et d’un garage. Le jardin, petit en comparaison de la maison, n’était couvert que d’herbes car Marion n’avait ni le temps ni l’envie de s’en préoccuper. Les haies bloquant la vue depuis le trottoir étaient taillées régulièrement par un jardinier qui coûtait assez cher pour que Marion n’utilise ses services qu’une fois par an, si bien que les arbustes étaient en piteux état presque toute l’année. Marion allait au travail à pied car l’épicerie n’était qu’à une vingtaine de minutes à pied de chez elle. Elle avait tout de même une voiture, qui ne servait qu’une fois par mois, lorsque les courses étaient importantes ou lourdes.
Elle n’avait pour ainsi dire qu’un seul ami : M. Paul. M. Paul était un ancien ami de ses parents. Septuagénaire, il n’avait de cesse de répéter à la jeune femme qu’elle pourrait attirer bien plus ...
... de clients et d’hommes si elle s’habillait différemment. Marion avait beau répliquer que pour venir à pied, se tenir debout toute la journée à ranger et à nettoyer, les robes, ce n’était guère pratique, M. Paul ne lâchait pas l’affaire. Cependant, il savait aussi être drôle et les deux amis déjeunaient régulièrement ensemble au café voisin. M. Paul tenait une laverie à trois rues de là. Il parlait surtout de ses enfants, qu’il ne voyait presque jamais et de son regret qu’aucun d’eux ne veuille reprendre l’affaire. Marion aimait bien le vieux monsieur qui lui rappelait ses parents, morts dix ans plus tôt dans un accident de voiture. À part M. Paul, Marion ne parlait à personne d’autre qu’à ses clients, avec qui les discussions étaient courtes et professionnelles, car Marion n’était pas du genre bavard. Elle aurait aimé qu’un homme s’intéresse à elle mais ne faisait pas grand-chose en ce sens.
oooOOOooo
Marion avait fini par oublier les deux calendriers, jetés négligemment dans un tiroir. Quelle ne fut donc pas sa surprise, ce jour-là, en en trouvant un autre dans sa boîte aux lettres. Cette fois-ci, il n’y en avait qu’un seul : celui de l’année en cours. Certains jours étaient cochés jusqu’au 15 mars, la date de ce jour. Ce jour-là avait donc été coché. Marion ressortit le calendrier de l’année reçu précédemment. Les jours coïncidaient jusqu’au 17 février. En fait, seul le mois suivant avait été rajouté. Se sachant incapable de se remémorer ce qui s’était passé le mois ...