Marion
Datte: 16/02/2018,
Catégories:
fh,
init,
fantastiqu,
contes,
Auteur: Myhrisse, Source: Revebebe
... intérêt pour sa passagère. La voiture traversa des parcs, passa devant des églises et des monuments anciens, empruntant des petites routes et chemins dans lesquels un bus n’aurait pas pu mettre une roue. Elle ignora combien de temps dura la promenade mais elle lui permit de sentir son ventre exploser encore deux fois. Lorsqu’elle sortit, elle était éreintée, comme si c’était elle qui avait dû tirer la petite voiture.
— Excusez-moi, mais quelle heure est-il, s’il vous plait ? Demanda Marion.
À ce moment, au loin, on entendit retentir la cloche d’une église. Il était quinze heures. Le cocher lui sourit puis partit, la laissant… nulle part. Il n’y avait rien dans cette rue sinon des logements. C’était désert. Une limousine s’arrêta à sa hauteur. Le chauffeur en sortit et tendit à Marion un bandeau de velours noir. Marion sut alors avec certitude qu’il l’attendait dans la voiture. Elle s’attacha elle-même le bout de tissu autour du crâne et entra dans la voiture, guidée par le chauffeur. Elle s’assit en n’oubliant pas d’écarter légèrement les genoux et attendit.
— Alors, Marion, ça te plait ? dit une voix sensuelle et douce.
Cette fois, c’était certain, il s’agissait bien un homme. Marion rougit puis répondit :
— C’est merveilleux, merci beaucoup. Pardon d’avoir douté de vous.
— Je t’en prie, ce n’est pas grave. Je le comprends parfaitement.
— Où allons-nous maintenant ? demanda-t-elle en sentant la voiture démarrer et son ventre sursauter à ce remous.
— As-tu ...
... vraiment envie de le savoir ? dit-il d’une voix espiègle.
— En fait, non, pas vraiment, répondit Marion dans un sourire.
La voiture était également chauffée et ses amortisseurs étaient suffisamment efficaces pour éviter toute sensation puissante dans l’abdomen de la jeune femme.
— Comment faites-vous pour avoir une telle imagination ? Demanda Marion.
— En toute modestie, je suis extrêmement doué.
Marion rit au ton particulièrement ironique de son interlocuteur.
— Le repas t’a plu ? Demanda l’inconnu.
— Très. Parfois, cela me fait un peu peur de constater à quel point vous me connaissez.
— Plusieurs mois d’observation et le tour est joué. Ce n’est pas si difficile, tu sais.
— Si vous le dites, dit Marion, absolument pas gênée par le bandeau qu’elle avait l’habitude de mettre en sa présence.
— Veux-tu boire quelque chose ? Proposa-t-il.
— Pourquoi pas, dit Marion. J’ai un peu faim, également.
— C’est normal, c’est l’heure du goûter et tu viens encore par trois fois de perdre une énergie considérable. Pas étonnant que tu aies faim.
Marion en rougit. Pouvait-il réellement savoir ce qui se passait dans la voiture à chevaux alors qu’elle était monoplace ? Y avait-il placé des caméras ? Pourtant, il lui avait juré qu’aucun enregistrement n’était effectué. Elle ravala le « Comment faites-vous cela ? » qui lui venait à la bouche, n’ayant pas du tout envie de le voir partir. C’était la première fois qu’il discutait avec elle et elle comptait bien en profiter.
— ...