1. En folies (1)


    Datte: 14/01/2019, Catégories: Erotique, Auteur: Yanos, Source: Xstory

    ... cinq premiers jours ; ma chambre ne ferme pas à clef et la nuit les infirmiers passent me voir toutes les heures. J’apprends à connaître certains résidents : il y a Patricia, nympho et cyclothymique ; son amie Corinne dépressive et violente avec ses voisins ; Lucien, un jeune de 18 ans qui souffre de paranoïa et qui pense par exemple que ses repas sont empoisonnés ; Simone, une dame âgée qui a des absences et qui a encastré le camping-car tout neuf (que venait de ramener son époux) dans leur maison ; et quelques autres malades ou dépressifs. Dans n’importe quel endroit où l’on est nouveau, il est difficile de prendre ses marques. Alors, imaginez dans un endroit comme celui-ci : vous ne connaissez personne, vous êtes au plus bas moralement, vous avez l’impression (à tort) que le personnel médical vous prend pour un marteau.
    
    On vous pèse (43 kilos pour moi, j’avais beaucoup maigri), on vous prend la tension, on vous donne un traitement, on vérifie que vous le prenez bien, etc.
    
    Dans ce genre d’atmosphère, la sexualité disparaît complètement, je n’ai pas d’envie, je ne bande pas et je m’en fous. Je me demande seulement comment je vais pouvoir rebondir dans un tel endroit et je suis encore dans un état où je suis sûr de ne rien valoir et que rien ne pourra me convaincre du contraire. Premier rendez-vous obligatoire avec la psy, je rentre dans son bureau, et là, dans un total oubli de moi-même, je fonds en larmes immédiatement. Elle me pousse à parler et commence à me ...
    ... bousculer... mentalement, je veux dire...
    
    Deuxième semaine : des habitudes et une rencontre
    
    Au début de la deuxième semaine, je me sens déjà un peu mieux, j’ai changé de chambre (moins surveillée, et je peux fermer), et les rendez-vous avec différents professionnels se multiplient. Le reste du temps : je m’adonne beaucoup à la lecture et à l’écriture. Les mots sont mon hameau, qu’ils soient lus ou écrits. La chair me paraît moins triste et surtout je m’aperçois avec bonheur que je n’ai pas lu tous les livres. Si je pouvais, je remercierais ces auteurs qui ont contribué à me sortir du gouffre de la dépression et de l’envie de mourir. Je profite également du fait de n’avoir aucune responsabilité, rien à faire, et rien d’autre à penser que moi-même pour, justement, faire le point sur ma vie, mon fonctionnement, mes habitudes et mes idées. Et je m’ouvre également aux autres résidents dans des discussions parfois surréalistes, mais où personne ne juge personne.
    
    Notamment à travers ce que les infirmiers et aides-soignants appellent le « petit-déjeuner thérapeutique » où quelques résidents préparent et servent le petit-déjeuner aux autres.
    
    Je suis ici depuis 9 jours.
    
    C’est ce jour-là qu’est arrivée Tiffany. Nouvelle résidente, infirmière de 34 ans. Elle est assez vite venue vers moi parce que nos chambres sont proches déjà et qu’elle veut quelques renseignements. Mais aussi parce que je suis le seul à être de sa génération (j’ai 35 ans au moment des faits). Comme je suis ...
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