1. Trois mois de vacances


    Datte: 13/01/2019, Catégories: fh, hplusag, voyage, amour, Auteur: Domi Dupon, Source: Revebebe

    ... d’un verger : deux pommiers. D’où pommes à tous les repas. Quant à la faune qui peuple l’île, excepté des oiseaux marins et quelques lapins, nous n’avons pas vu grand-chose. Mais globalement pour la bouffe, nous utilisons peu nos rations de survie donc on peut considérer que nous nous en sortons pas mal pour l’instant. Nous économisons un max les réchauds, briquets.
    
    Une expédition effectuée jusqu’au point le plus haut indiqué sur la carte de nos prédécesseurs nous a confirmé l’exactitude de leurs relevés. J’ai espéré jusqu’au dernier pas que nous nous apercevrions que la carte était fausse. Quand j’ai dû me rendre à l’évidence, mon moral en a pris un sacré coup. Madame la Comtesse a accepté ça avec le sourire comme si la nouvelle la satisfaisait. J’ai vraiment du mal à la cerner. Sur cette hauteur, pour signaler leur présence, les anciens naufragés avaient utilisé un arbre au faîte duquel ils avaient accroché un drapeau. À ce qu’il en reste, nous avons pu identifier un drapeau australien. Je lui ai proposé de faire de même en utilisant les pavillons français et néo-zélandais que nous avions trouvés dans les dinghys. L’idée n’a pas eu d’écho et chaque fois que j’ai proposé d’y aller, elle a fait la sourde oreille. J’ai dû lui forcer la main pour qu’enfin, nous les installions.
    
    Cela m’a remémoré un autre détail étrange. Les premiers jours, j’étais persuadé qu’on viendrait à notre secours, qu’il y aurait des recherches. Inconsciemment je ne cessais de surveiller la mer ...
    ... dans l’attente du vaisseau sauveur. Nous n’avons jamais abordé le sujet. D’abord, j’ai cru que, comme moi, c’était pour conjurer le sort, mais en y réfléchissant aujourd’hui, je me rends compte que jamais je ne l’ai vue jeter des regards vers l’océan. Ce qui me confirme dans mon idée que la situation lui convient et qu’elle n’a pas envie de quitte l’île.
    
    Pas pour profiter de ma compagnie, car après quinze jours de cohabitation forcée, nos échanges se bornent à l’utilitaire, à quelques vannes et à beaucoup de piques. Les seules choses que l’on partage, ce sont nos trois clopes quotidiennes. Décision démocratique unilatérale de madame la Comtesse : ça aussi, faut économiser. Toutes mes tentatives pour engager des discussions plus perso se sont heurtées tantôt à un mur, tantôt à une vanne. Comme aurait dit Thierry Roland, nous ne partirons pas en vacances ensemble. Sauf que nous sommes bloqués ici pour un temps indéterminé (et que ce ne sont pas vraiment des vacances). Je dois reconnaître qu’elle a un goût très sûr pour la déco. Chaque sortie a été pour elle l’occasion d’une trouvaille pour agrémenter notre home. Au début, mon problème, hormis celui de me tirer de cette île avait été de refréner mes pulsions. Mais aujourd’hui sa froideur, même si elle me montre par moment des bouts de sa peau intéressants, a chassé de mon esprit toute idée cochonne.
    
    Il faut dire que le temps passé à essayer d’améliorer nos conditions de vie ne laisse guère de place aux dérives érotiques. La ...
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