Secrets de cadavre
Datte: 13/01/2019,
Catégories:
uniforme,
bizarre,
campagne,
historique,
policier,
sorcelleri,
amourdura,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
... femme avait-elle pu tuer deux personnes qu’elle connaissait depuis toujours ? Joseph Blüm se sentait mal, très mal et coupable aussi. Coupable d’avoir accepté de prendre Olivier Desgrange dont il ne pensait aucun bien, tant au plan personnel que professionnel. Coupable d’avoir accepté différents arrangements pour que la mère Rougier ne révèle pas publiquement sa liaison passée avec la comtesse. Il se maudissait de n’avoir pas été plus courageux et résisté au chantage.
Mais il y avait sa femme, Berthe. Il ne voulait pas la blesser… Si elle avait appris sa liaison avec Lucie, elle aurait fait en sorte de partir avec éclat pour que toute la petite ville d’Ambert apprenne l’affaire. Et il aurait pu dire adieu à sa clientèle… Mais aujourd’hui, à la lumière des évènements, il se disait que peut-être, il aurait mieux fait d’oser refuser plutôt que de se compromettre. Car compromis, il l’était déjà. Si Marthe avait jugé bon de faire appel à lui, elle le désignait d’emblée comme étant de son côté. Et ça, c’était plutôt très mauvais signe pour lui.
Pauvert, qui observait l’avocat tandis qu’ils se dirigeaient vers les caves où étaient entreposés dans de la glace le cadavre de Marie Latour mais aussi celui du présumé comte, se disait que l’homme connaissait des secrets importants. Mais au moment où il allait ouvrir la porte qui descendait à la salle de conservation et confronter ses témoins aux deux corps, le médecin qui avait été dépêché pour les autopsies les héla pour les ...
... rattraper :
— Inspecteur… s’il vous plaît ! J’aimerais vous entretenir d’une chose importante, seul à seul.
— Que voulez-vous, docteur Pontel ?
— Deux minutes de votre temps.
— Soit. Messieurs, veuillez m’attendre un instant.
Le concierge et l’avocat opinèrent, soulagés de n’être pas contraints d’entrer et de rester seuls face aux deux macchabées. Pauvert suivit le médecin qui l’entraîna dans le petit bureau de la secrétaire de mairie. L’inspecteur ferma la porte et, indiquant une chaise à son interlocuteur, il questionna :
— Alors ? Que vouliez-vous me dire ?
— Eh bien, j’ai effectué une autopsie plus approfondie de l’homme brûlé vif. Outre les informations que je vous avais communiquées par écrit ce matin, qui attestent bien qu’il était encore vivant quand il a été jeté dans la voiture en flammes, j’ai trouvé tout à l’heure pendant que vous interrogiez madame Rougier, une balle au niveau de la clavicule, que j’ai réussi à extraire. C’est un petit calibre, venant d’un pistolet Ruby comme en ont maintenant les jeunes citadins riches qui fréquentent les bas-fonds et les cercles libertins. Petit calibre mais qui a fait du dégât, tant au plan musculaire qu’osseux. Vu l’angle de tir, il est tout à fait improbable que l’homme se soit blessé lui-même et encore moins qu’il ait pu après une telle blessure s’arroser d’essence. Alors je crois qu’il faut définitivement exclure l’idée d’un suicide, mais parler d’un meurtre.
— Je vous remercie, docteur. J’avais des doutes qu’il en ...