1. Secrets de cadavre


    Datte: 13/01/2019, Catégories: uniforme, bizarre, campagne, historique, policier, sorcelleri, amourdura, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... aucun doute concernant sa culpabilité. Si seulement c’était aussi simple pour l’autre cadavre…
    — Malheureusement, je n’ai rien à vous dévoiler de plus à son sujet.
    
    L’inspecteur avait pris un air soucieux et sombre, repensant à son entretien avec Anita. Le docteur Pontel, voulant le dérider un peu, s’empressa d’ajouter :
    
    — Par contre… vous savez, le fond de café que vous m’avez apporté tout à l’heure…
    — Oui.
    — Eh bien, je crois que j’ai trouvé ce qu’il y avait dedans. Le mélange est assez dilué et le café a un peu dénaturé et dégradé les propriétés du breuvage mais cela concorderait assez bien avec une drogue bolivienne qu’on peut trouver dans les cercles privés où l’on fume de l’opium.
    — Quoi ? Mais comment ce genre de chose a-t-il pu être introduit à Saint-Amant ?
    — Il ne peut avoir été apporté que par quelqu’un qui vit en grande ville, qui côtoie ou des artistes ou de riches fêtards… Le produit se présente habituellement en poudre et se dilue dans l’eau ou une boisson quelconque. Généralement, cela donne un goût douceâtre à tout ce que l’on prend. Cette drogue accentue les hallucinations et la torpeur. Elle permet aussi de prolonger l’effet de l’opium tout en faisant redescendre doucement sans à-coups. C’est un cocktail savamment dosé de différentes plantes d’Amérique du Sud.
    
    Sourcils froncés, étonné par l’explication détaillée du médecin, l’inspecteur demanda :
    
    — Comment connaissez-vous cela ?
    — J’ai vécu à La Rochelle avant de venir m’installer dans le ...
    ... secteur. Là-bas, j’ai été souvent confronté à des marins qui avaient un peu trop fréquenté les fumeries d’opium clandestines et qui se faisaient donner ce genre de drogue douce avant de rentrer chez eux.*
    — Eh bien, quelles fréquentations !
    — Quand on est jeune médecin et passionné par la chimie, on est plus souvent qu’à son tour au contact de pharmaciens et de consommateurs de drogues.
    
    Pauvert soupira :
    
    — Est-ce que ce truc infâme peut servir à empoisonner quelqu’un ?
    — Non, absolument pas. Mais cela peut créer à haute dose des amnésies, des crises d’angoisse et la plupart du temps, à dose ordinaire, une grande torpeur momentanée et quelques visions surréalistes…
    
    L’inspecteur réfléchissait. La torpeur, c’était bien ce qu’il avait ressenti mais aussi une forme de paralysie et de difficulté à pouvoir émerger. Mais il fallait que la drogue ait été versée à dose suffisamment forte pour que le café ait pu endormir et perturber tant Louis que lui-même. Un instant, Marius se remémora la nuit passée. Cabet et Charpin étaient montés se coucher très tôt, soi-disant épuisés par leur journée. Eux aussi avaient bu ce café drogué et avaient dû subir, même sans s’en rendre vraiment compte, les effets néfastes de ce cocktail. Seuls Bideau et Claire n’avaient pris qu’un peu de soupe.
    
    Il apparaissait donc évident à l’inspecteur que quelqu’un avait cherché à endormir leur vigilance pour tenter de s’introduire dans la maison. Mais pour quel motif ? Dérober les livres de magie du ...
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