1. Secrets de cadavre


    Datte: 13/01/2019, Catégories: uniforme, bizarre, campagne, historique, policier, sorcelleri, amourdura, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... chaussures ?
    — Cela ne m’a pas frappé… mais elles devaient être assorties à son costume.
    — Et de quelle couleur était-il ?
    — Un peu la couleur du tabac blond.
    — Ce qui voudrait dire aussi des chaussures… marron.
    — C’est possible. Mais comme je vous l’ai dit, je n’y ai pas prêté attention. Le but de sa visite était de reprendre mon étude. Donc je me suis plutôt concentré sur la présentation des obligations et affaires du cabinet et sur le dossier de candidature de ce jeune homme.
    
    Pauvert fronça les sourcils. Manifestement, Joseph Blüm ne voulait pas l’aider dans son enquête. Il restait très en retrait, les doigts crispés sur sa pochette de cuir où il serrait quelques documents. L’inspecteur choisit donc de le bousculer un peu :
    
    — Reprenons, Maître… Vous avez reçu Marc Audebert qui portait un costume brun clair et vous n’êtes pas étonné de voir que le cadavre du comte, pourtant encore vêtu de velours bleu nuit, a les chaussures qui iraient aux pieds du dit Marc Audebert ?
    
    Plein de confusion, Joseph Blüm ne put que bredouiller :
    
    — Je… je n’avais pas pensé à cela…
    — On peut très bien changer les vêtements d’un cadavre mais rarement ses chaussures.
    — Effectivement.
    
    Pauvert soupira et, se tournant vers le concierge, il lui sourit avant de déclarer :
    
    — Monsieur Privat, je peux d’ores et déjà vous dire que vous avez eu le coup d’œil qu’il fallait. Et le docteur Pontel a retrouvé quelques cheveux sur le cadavre qui semblent appartenir à un homme brun. Il ...
    ... devient donc plus que probable que l’homme que vous avez vu en bas sous forme cadavérique soit Marc Audebert.
    
    Presque au bord de la suffocation, ayant peur de réaliser que Desgrange avait assassiné son adversaire dans sa propre succession, l’avocat s’exclama :
    
    — Ce n’est pas possible, inspecteur !
    — Et pourquoi donc, Maître ?
    — Comment un garçon aussi grand, aussi costaud, a-t-il pu brûler vif dans la voiture du comte ? Il aurait pu facilement venir à bout de son adversaire. Le comte est beaucoup plus mince, moins sportif et moins musclé.
    
    Pauvert sourit et sortit une enveloppe de sa poche qu’il posa ensuite sur son bureau :
    
    — J’ai la réponse à votre question : Marc Audebert s’est fait tirer dessus. Le médecin a retrouvé une balle qui s’était logée dans la clavicule. Un petit calibre issu d’un pistolet Ruby. Mais comme le corps a été très abîmé par l’incendie, peut-être y a-t-il d’autres traces d’impact ailleurs. Certaines traces sur le visage et l’oreille le laissent à penser… Blessé, Marc Audebert a dû s’écrouler avant d’être dévêtu puis rhabillé avec les vêtements du comte. Il a été ensuite mis dans la voiture de son agresseur, une Delage dans laquelle il est mort brûlé vif.
    — Mon Dieu, quelle horreur !
    — Comme vous dites, maître…
    — Mais alors, cela voudrait dire qu’Olivier Desgrange est vivant ?
    — Oui. Mais je vous vois venir, maître Blüm. Il est hors de question que vous avertissiez la comtesse tant que je n’ai pas mis la main sur son fils et sur sa complice ...