1. Secrets de cadavre


    Datte: 13/01/2019, Catégories: uniforme, bizarre, campagne, historique, policier, sorcelleri, amourdura, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... souviens pas. Je suis désolé.
    — Je prends note. À vous, maître…
    
    Joseph Blüm toussota. Puis se raclant la gorge, il commença :
    
    — Pour moi, l’homme que nous avons vu allongé en bas est Olivier Desgrange.
    — Et à quoi le voyez-vous ?
    — À ses vêtements. Enfin, ceux qui ne sont pas entièrement brûlés, et à sa chevalière. Je connais plutôt bien ce jeune homme et je peux vous dire que se sont bien ses vêtements et son bijou qui appartenait auparavant à son père. Pour le reste, il est méconnaissable.
    
    Marius Pauvert hocha la tête, tout en prenant quelques notes sur son carnet.
    
    — Le comte porte-t-il habituellement des Berluti fauves ? interrogea-t-il.
    — Je ne peux pas vous dire… La dernière fois que je l’ai vu, il avait des bottines noires à l’anglaise.
    — C’est curieux ce que vous me dites là, maître. Parce que si mes souvenirs sont bons, il y a quelques jours, quand j’ai tenté d’appréhender le comte, il portait justement les bottines que vous décrivez.
    — Et alors ?
    — Eh bien, étant donné que l’homme qui est en bas est mort quelques heures après sa tentative de viol à Brioude, si c’était le comte, il porterait aussi ces bottines, ne pensez-vous pas ?
    — Il s’est peut-être changé en arrivant ici, comme le suggérait monsieur Privat.
    — Mais chez qui pouvait-il trouver des vêtements et des chaussures de rechange ? Il n’est même pas rentré chez lui. Il est allé directement frapper à la porte de madame Rougier… une dame que vous connaissez bien puisqu’elle vous a ...
    ... demandé de la défendre au plan judiciaire.
    
    Joseph Blüm se troubla :
    
    — Écoutez, je ne la connais pas vraiment, inspecteur. Mais… je me suis engagé auprès de la comtesse voilà des années pour différentes affaires. Et vous devez savoir que madame Desgrange est très amie avec madame Rougier. Alors…
    — Alors la comtesse a insisté pour que vous aidiez sa vieille amie en cas de besoin. C’est pour cela que madame Rougier vous a fait monter ici pour la défendre. Que pensez-vous d’elle ?
    — Eh bien… pas grand-chose. Je n’aime pas trop l’influence qu’elle a sur Lucie… euh… je veux dire la comtesse.
    — Vous êtes ami de longue date avec madame Desgrange ?
    — Je suis l’avocat de la famille depuis l’époque de feu Monsieur le Comte.
    — Et peut-être un peu plus que cela, n’est-ce pas ?
    — Allons, inspecteur, qu’allez-vous imaginer ?
    — Moi ? Rien du tout ! Mais vous appelez la comtesse par son prénom. Cela suppose une certaine intimité.
    
    Gêné au plus haut point par l’insinuation du policier, Joseph Blüm répliqua maladroitement :
    
    — Disons que… nous sommes amis, effectivement.
    
    Pauvert sourit d’un air narquois. Il avait remarqué l’embarras de l’avocat et le regard en coin que ce dernier avait jeté du côté du concierge de l’hôtel du Pont. Manifestement, il ne voulait pas s’étendre sur ses relations avec la châtelaine de Saint-Amant Roche Savine.
    
    — Donc vous n’aimez pas l’influence de madame Rougier sur la comtesse Desgrange. Puis-je savoir pourquoi ?
    — Eh bien, cette vieille femme ...
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