1. Twist and Shout


    Datte: 14/01/2018, Catégories: nonéro, exercice, Humour revebebe, Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    ... pas cuit et du poisson cru, j’avais appris chez mon pote Hamato qui tient le japonais du coin de la rue, et gagner des jeux à la con ne posait aucun problème pour le numéro un mondial de Candy Crush Saga, Candy Crush Soda, et Animal Farmer. Donc, exit Koh-Lanta…
    
    Noitautis… Voilà un mot qui ne veut strictement rien dire, en apparence. Mais il suffit de lire à l’envers, et ça donne « situation ». Ainsi ai-je un court instant caressé l’idée de raconter une histoire banale et de coller Noitautis comme signature. ÉNORMISSIME ! Un retournement de situation auquel personne n’aurait jamais pensé.
    
    Je commençais à gribouiller quelques lignes dans ce sens lorsque mon portable sonna.
    
    — Oui ?
    — Eeuuh, Brodsky ?
    — Oui.
    — Bonjur, c’est Johnny. Je t’appelle parce que j’ai commencé à composer une chanson d’amur et que j’aurais besoin que tu m’écrives des paroles dessus. En fait, je vudrais faire un dixe, euh, un diste, euh… un album complet avec que des chansons d’amur écrites par toi. Ça te dit ?
    — Avec plaisir. Écrire pour toi, ça ne se refuse pas… Il t’en faut combien ?
    — D’albums ? Un seul… Mais il me faudrait au moins dix textes.
    — Ça marche, je te fais ça dès que j’aurai terminé ma nouvelle.
    — Elle est bien gaulée ?
    — Qui ça ?
    — Ta nuvelle…
    — Non, je veux dire une histoire.
    — C’est une histoire qui parle de quoi ?
    — Je ne sais pas encore… Mais le thème, c’est le retournement de situation.
    — C’est facile, ça…
    — Ah bon ?
    — Noitautis… J’ai tujurs été fort en ...
    ... devinettes.
    
    Je raccrochai, complètement dégoûté. Exit Noitautis… Retour au clavier.
    
    Parfois, écrire est un long calvaire à côté duquel rien n’est comparable. La feuille blanche est le chemin de croix que doit emprunter l’écrivain avant de pouvoir être crucifié par la critique. Rien n’est comparable à ce martyre, et…
    
    — Brodsky, cesse donc de blasphémer !
    
    Je levai les yeux vers le crucifix accroché au-dessus de la porte d’entrée. Le zig qu’on y avait collé me regardait d’un air furax.
    
    — Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi ? Brodsky, comparer ton petit plaisir d’auteur masochiste aux souffrances que j’ai vécues est inacceptable.
    — Arrête ton charre, tu veux ? Je t’ai accroché là pour amadouer ma concierge espagnole, mais tu sais très bien que je ne crois pas un mot des billevesées qu’on raconte sur ton compte.
    — Et pourtant tu m’entends, Brodsky… ce qui est bien la preuve de ma réalité.
    — Écoute, Bidule, ce n’est pas moi qui suis ta créature, mais toi qui vis dans le monde de Brodsky. Un monde où tout est possible. Un monde où Johnny m’appelle à 1 h 30 du matin, un monde dans lequel mon chien parle et boit du Jack Daniel’s, un monde dans lequel je suis champion du monde de tous les jeux à la con possibles et inimaginables. Dans ce monde-là, je te permets de parler juste pour meubler un peu cette putain de nouvelle que j’ai promis d’écrire pour éblouir ma chérie sans savoir vraiment dans quelle galère je m’embarquais. Mais si je te permets de parler, je t’interdis de me ...