1. Un ami secourable


    Datte: 11/01/2019, Catégories: hotel, amour, mélo, policier, sorcelleri, amourdura, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    Claire enfila sa robe noire de la veille, refit son chignon, passa un peu d’eau fraîche sur son visage et après un dernier regard à Louis qui l’observait avec tendresse, adossé aux oreillers du grand lit, elle sortit de la chambre. Émue par ce qui s’y était déroulé, elle rougit en contemplant la bague qui brillait à son annulaire et se dirigea vers l’escalier qui menait au bar. Elle allait presque atteindre le couloir de l’entrée de l’auberge quand elle entendit Gustave gronder d’une voix tonitruante, qui la figea instantanément :
    
    — Je vous ai déjà dit que non ! Mon établissement est sous protection de la police. Vous êtes déjà le quinzième journaliste à vouloir pénétrer ici sans autorisation. C’est insupportable ! Si vous ne partez pas à l’instant, je porte plainte pour harcèlement !
    — Mais monsieur, il est du devoir de la presse…
    — Je me fous de la presse et de ses suppôts ! Laissez mes clients tranquilles et moi aussi par la même occasion. Je n’ai rien à ajouter de plus. Au revoir !
    
    Et Gustave claqua la porte et verrouilla l’entrée avant de tirer le rideau affichant la fermeture des lieux. Claire l’entendit rejoindre le bar, déposer quelque chose et taper du poing sur le comptoir.
    
    — Miladiou ! Quelle chienlit ! Tout ce monde en quelques minutes, le temps que j’aille à la boulangerie ! C’est proprement insupportable ! Je vais téléphoner à Pauvert pour qu’il nous envoie quelques gros bras supplémentaires pour les disperser. Sinon, on ne pourra pas partir tout ...
    ... à l’heure sans leur présence. Et tels que je les connais, ces journalistes sont capables de camper devant notre porte pour guetter le moindre de nos gestes.
    — Tu n’aurais pas dû accueillir comme ça le fils Bergheaud. Il t’a toujours entraîné dans des folies.
    — Maman, tu es injuste avec mon ami. Car Louis n’est pour rien dans cette affaire ! Et il n’est pas le seul à avoir été blessé et agressé.
    — Je sais, mais… tu comprends ce qu’une telle publicité peut avoir de fâcheux pour nous ! Je ne suis pas riche, Gustave ! Et Brioude n’est pas une grande ville. Les ragots et les mauvaises réputations sont plus vite créés que démolis. Je ne voudrais pas que cette histoire nous condamne à fermer l’auberge.
    — Nous n’en sommes pas encore là. Et je ne laisserai pas faire une telle chose ! Pas plus que Louis. À ce propos, tu me prépares un plateau pour lui et sa dame. Avec ces visites intempestives, je n’ai pas encore pu leur monter de quoi se restaurer. Les pauvres, ils doivent être morts de faim et de soif !
    
    La vieille femme hocha la tête et s’activa à préparer du café et un solide petit déjeuner. Tout en déposant pain, confitures, beurre, croissants, fruits et deux parts de pounti aux pruneaux autour des tasses à fleurs, elle crut bon de remarquer :
    
    — La petite a dû faire des cauchemars. Je l’ai entendu crier par deux fois ce matin. Pauvre enfant ! Elle aura du mal à se remettre d’une telle agression. Le monde est d’une cruauté sans pareille : il s’attaque toujours aux plus ...
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