1. Le Fauteuil : Cauchemars


    Datte: 06/01/2019, Catégories: fh, bizarre, Masturbation policier, fantastiqu, Auteur: Rain, Source: Revebebe

    ... s’avance tranquillement vers un lampadaire situé à une dizaine de mètres quand deux mains accrochées au bout de puissants bras la saisissent par les cheveux.
    
    Elle veut crier mais lorsque sa bouche s’ouvre un violent coup s’abat sur sa nuque. Annie s’écroule à terre, inconsciente.
    
    Thomas est expulsé de l’enveloppe charnelle d’Annie et assiste à son meurtre sans pouvoir lui porter secours.
    
    C’est une véritable boucherie et Thomas se réveille en braillant et en pleurant comme un bébé qui fait ses dents. À part qu’un bébé n’a pas les lueurs de la folie qui dansent dans ses yeux.
    
    oo00oo
    
    Il faudra plus de trois heures pour que Thomas parvienne à recouvrer son calme. Les deux premières, il pleure de chagrin pour Annie, avant de se murer dans un silence de sépulture, effrayé par l’atrocité de la scène qui défile inlassablement dans son esprit torturé.
    
    Les nombreuses mutilations qu’a subies Annie ne peuvent être décrites ici sans risquer de choquer le lecteur. Le narrateur se contentera de préciser que Thomas, s’étant réveillé avant la fin de cette boucherie, n’est pas encore au bout de ses peines puisqu’il fera le même cauchemar huit jours consécutifs.
    
    Les sept jours suivants, il assiste à l’intégralité de la scène du crime.
    
    Inutile de préciser qu’il s’est fait porter pâle. Son médecin l’a arrêté pour la semaine en constatant l’état de fatigue générale de Thomas. Il lui a prescrit des somnifères légers et des anxiolytiques, parce que le docteur Castignet ...
    ... pense que Thomas est au bord de la dépression.
    
    Le Stillnox et le Lexomil n’ont absolument aucun effet ! Thomas aurait peut-être dû parler au médecin des cauchemars, plutôt que se contenter de lui raconter qu’il avait du mal à trouver le sommeil et que, parfois, des boules nouaient sa gorge. Comment aurait-il pu avouer les cauchemars qui le hantaient sans éprouver de honte ?
    
    Pendant près de trente-six heures, il lutte contre la fatigue. Dormir est devenu trop flippant ! Mais le sommeil finit naturellement par remporter la bataille et il revit cette abominable scène de meurtre.
    
    oo00oo
    
    Il envisage, le samedi, au bout du rouleau, de mettre fin à ses jours. S’il avalait toute la boîte de Stillnox, il devrait y rester, non ?
    
    Cette solution lui parait être une excellente idée. La meilleure idée qu’il ait jamais eue.
    
    Pourtant, à chaque fois, lors de ses promenades intérieures erratiques – Thomas ne quitte plus son domicile – il passe devant son fauteuil, le caresse un instant du regard. Cela lui redonne toujours un brin d’espoir.
    
    Il ne peut pas l’abandonner ! Ou plutôt il ne veut pas que son objet atterrisse chez quelqu’un d’autre après qu’il se sera donné la mort. Il en crèverait de jalousie.
    
    Mais non, idiot ! lui annonce la voix de la raison, si tu meurs tu ne ressentiras plus jamais rien. Certainement pas la jalousie.
    
    Étrangement, cette petite voix l’aide à tenir le coup jusqu’au lundi soir.
    
    Il passe beaucoup de temps à câliner son fauteuil, lui parle de ...
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