Vendredi 8 mai 2048 - Histoires de Sexe

Vendredi 8 mai 2048

... château, vous le savez. Vous étiez la seule personne qui pouvait donner l’information qui a mené à cette attaque. Cela ne fait pas de vous une meurtrière, mais un traître à votre employeur ; et dans ce métier, vous le savez, votre vie ne vaut plus grand-chose. Je suis le seul qui puisse vous éviter le pire.

Elle a perdu de sa superbe ; un rictus de peur déforme son visage.

— Mais… mais je ne comprends pas ! Comment pouvez-vous p…

Je tire brutalement le lien ; elle se retrouve pendue par les bras pendant quelques secondes. Ma voix est froide et méchante.

— Ne me prenez pas pour un imbécile. Je ne vais vous poser qu’une seule question, et je vous conseille d’y répondre sans retenue.
— Je n’ai rien à dire ; vous vous méprenez totalement. Je veux voir Jean-Joseph immédiatement !

J’ouvre devant ses yeux la valise et en extrais une batte de cricket. Je la manipule, et comme pour m’assouplir j’entame un swing souple. La batte siffle dans l’air à quelques centimètres de sa figure. Elle blanchit.

— Pas mal de mes collègues utilisent une batte de base-ball ; je préfère celle de cricket. L’avantage ? Je trouve cela plus douloureux. Sur les os longs – le tibia par exemple – je frappe à plat. Au lieu de casser, l’os explose en une myriade d’esquilles. Sur les os plats, comme le bassin, c’est la tranche : c’est plus précis, même s’il faut souvent plusieurs coups pour le fracturer.

Je la regarde ; elle tremble de tous les membres.

— Ah oui, j’ai oublié : j’utilise ...

... la tranche aussi pour les articulations. Je vais vous pendre par les bras, et je commencerai par les pieds, puis les chevilles. Le corps est une superbe machine ; votre cerveau, sous la douleur, va se déconnecter : vous allez vous évanouir. C’est pour cela que, comme vous l’apercevez dans la valise, je possède des injections prêtes. C’est un produit formidable ! Il va empêcher votre cerveau de disjoncter : vous serez consciente jusqu’au bout, et en plus cela exacerbe la sensibilité. Tant que je ne dépasse pas le fémur, vous vivrez ; vous aurez du mal à vous déplacer après, mais vous vivrez. Si je m’attaque à votre bassin, il y a des risques vitaux. Mais quand j’exploserai vos côtes l’une après l’autre, le pronostic vital sera engagé. Je ne suis pas sûr que j’abrège vos souffrances en faisant gicler votre cerveau hors de sa boîte crânienne. Un Tchétchène pourtant dur au mal a résisté cinq jours avant de mourir ; c’est le record. Je ne pense pas que vous puissiez ne serait-ce que l’égaler.

Elle a changé de couleur, et une flaque s’étale sous elle.

— Je vous laisse le temps de réflexion : cinq minutes, et je reviens. Je ne vous poserai qu’une seule question, et je ne la répéterai pas. Soyez lucide et concise.

Je relâche ses liens pour que ses pieds touchent le sol et je sors de la pièce. Dans le bureau proche, je retrouve Jean-Joseph ; il est mal à l’aise.

— Vous êtes un sacré comédien ! J’y ai cru à un moment.
— Le tout, c’est qu’elle le croie. Avec les civils qui ...