Kathy, ma petite punk (1) - Histoires de Sexe

Kathy, ma petite punk (1)

... comme le lamentable puceau que j’étais alors ...

Kathy, elle, était loin d’être aussi frustrée. Elle multipliait les aventures. Et elle ratissait large : à 21 ans, elle devait avoir eu au moins une cinquantaine de partenaires, sans compter tous les mecs à qui elle n’avait fait que rouler des pelles, dans des soirées. Elle avait même couché avec des types plus âgés, y compris avec un vieux de quarante-deux ans, dont les deux gosses n’étaient pas beaucoup plus jeunes que nous. Un soir de cuite, j’avais d’ailleurs entendu Kathy en parler avec une de nos copines :

— Alors lui, au lit, il me faisait de ces trucs ... Oh la vache ! S’était-elle exclamée.

Sophie lui avait demandé de quoi elle voulait bien parler, mais un pote s’était mis à me hurler dans les oreilles à ce moment-là et je n’avais rien entendu de la réponse de Kathy. J’avais juste vu les deux filles pouffer. Hyper frustrant : j’aurais donné cher pour savoir ce qu’il lui avait fait de tellement extraordinaire cet espèce de salaud ... En réalité, je ne savais rien des pratiques sexuelles de Kathy. Malgré notre complicité, cela faisait partie des sujets que nous n’abordions pas. Et c’était tant mieux : je n’avais pas envie d’avoir à lui avouer que je n’avais jamais touché une fille et encore moins de m’inventer des aventures ...

Kathy me disait souvent que je comptais bien plus que n’importe laquelle de ces passades, qu’aucun de tous ces mecs qu’elle s’était envoyés n’aurait pu remplacer tout ce que je lui ...

... apportais. En un sens, cela me flattait, mais j’étais certain que si j’avais été aussi beau gosse que tous ces veinards, affection ou pas, nous aurions fini par baiser.

*

A l’époque, j’habitais Le Mans et Kathy Nantes, chez sa tante. A la base, elle était originaire de Niort, mais elle ne s’entendait plus avec ses parents, des gens atroces qui cumulaient toutes les tares et qui représentaient tout ce que nous détestions. Nos situations professionnelles précaires - nous étions tous les deux " agents intérimaires " - nous laissaient beaucoup de temps libre. Aussi, dès qu’il y avait un concert intéressant, ce qui à Nantes était souvent le cas, je rappliquais chez elle, en train, en stop voire avec la bagnole de ma mère ... Cela dépendait des circonstances, du temps et de mes finances. Kathy m’hébergeait pendant quelques jours et nous allions faire la fête ensemble ...

Ce week-end-là, j’étais venu pour le concert des Dead Rats Brigade, les légendes anglaises du hardcore punk. J’étais arrivé à Nantes la veille et comme à l’accoutumée, Kathy était venue me chercher à la gare, en fin d’après-midi. Elle m’avait embrassé tendrement, en se hissant sur la pointe des pieds.

— Tu m’as manqué Seb’, oh bon sang ...

— Toi aussi ma belle ...

... " Ma belle " ... Ce n’était pas qu’une façon de parler car elle l’était, et sacrément ... Les cheveux teintés en noir, avec les habituelles longues mèches. Un tee-shirt camouflage sous son bomber noir, des bretelles qui lui pendaient ...