La statuette - Histoires de Sexe

La statuette

... pouvaient. Ils projetèrent sur la surface lisse leurs pensées les plus parlantes. Il ne se passa rien.

— Ça veut dire qu’on a échoué ?

Thyris secoua la tête.

— Non. Ça veut dire qu’on est en train de le faire. Fyrag, on est en train de réaliser la prophétie. Elle ne peut pas s’écrire en temps réel. Tant qu’on ne saura pas ce que l’on va faire, rien ne s’écrira ici.
— Alors pourquoi avant ?
— Fyrag, fais-moi confiance. J’en sais plus en prophétie que toi.

Fyrag faillit la contredire, mais il haussa les épaules. Se disputer sur des points obscurs de théologie n’était pas le plus urgent. Thyris revint à la charge.

— Écoute, il m’appelle.
— Je n’entends rien.
— À l’intérieur. Il m’appelle. Il faut que j’y aille, Fyrag. Il le faut.

Le garçon lui saisit le bras.

— Alors il faut partir. Tout de suite.
— Ça, on l’a lu. Tu sais comme moi que ce n’est pas la solution.
— Alors on l’emmène, et je le garde.

Il se rendit compte lui-même de la stupidité de sa proposition.

— On se sépare, et je le garde. Je te laisse la mule.
— Et tu iras où ? Fyrag, il fallait qu’on soit ensemble.

Thyris se déportait insidieusement vers la porte. Le jeune homme affermit sa prise.

— Thyris, non.

Elle le toisa.

— Tu ne peux pas m’en empêcher.
— Je te maintiendrai le temps qu’il faudra.
— J’y arriverai. J’en suis certaine.

Il y avait une ironie amère dans le ton qu’elle employa.

— Mais qu’est-ce que tu racontes ? Tu parles comme si tu ne le voulais ...

... pas.

Elle le regarda au fond des yeux :

— Je sais que je vais le faire. C’est tout.
— Mais tu ne le souhaites pas.
— Fyrag, je ne souhaitais pas être capturée par les prêtres d’Hédion. Je ne souhaitais pas non plus tomber sur le sauveur du monde. Je ne voulais pas marcher des jours et des jours, à en avoir les pieds en sang. Je ne voulais pas quitter le temple. Je ne voulais pas être désignée.
— Tu pouvais rester à Natrant.
— Bien sûr que non. Je ne pouvais pas.
— Et tu es en train de dire que là, c’est pareil.
— Oui. Je sais que je vais le faire.

Fyrag desserra légèrement sa prise sur son poignet. Il la regarda, longtemps. Il mesurait toute la gravité de ses paroles. Il la lâcha tout à fait. Elle ne bougea pas.

— Je vais t’en empêcher.

Il se dirigea vers l’autel. Elle courut après lui, voulant l’arrêter à son tour. Mais il avait prévu l’attaque et l’esquiva. Il saisit l’objet avant qu’elle n’ait pu l’intercepter.

— Fyrag, non ! Tu ne peux pas…
— Assieds-toi sur l’autel.
— Hein ?

Thyris obtempéra pourtant. La présence de l’olisbos s’était faite plus forte, et elle tremblait de désir. Fyrag, maintenant le membre de pierre hors de sa portée, la débarrassa de sa tunique d’une main.

— Étends-toi. Ouvre les jambes.

Il semblait terriblement malheureux.

Il approcha doucement le membre de pierre du sexe de Thyris. Il le promena lentement, effleurant les poils blonds de la toison. Il était terriblement concentré, les yeux fixés sur la pointe de l’olisbos, ...