1. Diversion - Débarquement en Érinlande


    Datte: 15/12/2018, Catégories: nonéro, historique, Auteur: Bernard Nadette, Source: Revebebe

    ... Fiona, il pensait plus qu’à se venger de lui et de ceux qui avaient laissé faire. C’était devenu une idée fixe. Aujourd’hui, il tenait enfin l’occasion. Il a estourbi maître Liam qui pourtant est son ami, plutôt que d’être privé de sa vengeance.
    
    La jeune demoiselle immobilisée s’est calmée :
    
    — Qui est-ce cette Fiona ? Qu’est-ce que cette histoire ?
    
    Les deux hommes se regardent, hésitants. La grand-mère qui s’occupe de l’enfant dit à son petit-fils :
    
    — Dis-lui.
    — Dominic Ferdiad est un métayer du hameau de Montbas. Quand votre père a rencontré sa femme, Fiona, il y a à peu près deux ans, il a été subjugué. Il faut dire que Fiona, c’était la plus belle fille à des lieues à la ronde. Il lui a proposé de l’argent, il a voulu l’installer dans le cottage près du moulin, mais elle a tout refusé. Un jour, au cours d’une chasse, il l’a croisée. Il est descendu de cheval et a voulu l’embrasser. Elle l’a repoussé, il a insisté, elle lui a craché au visage. Il est devenu fou de rage et l’a cravachée. Elle s’est défendue. Il l’a tuée, sans que personne n’intervienne.
    — Ce n’est pas possible. Vous mentez, père n’a pu faire cela.
    
    Puis elle se tait. Rien qu’en voyant les trois personnes dans la pièce, elle comprend au fond d’elle-même que c’est la vérité. Elle éclate en sanglots. Les deux hommes l’aident à s’asseoir. La grand-mère intervient de nouveau :
    
    — Liam, va dans la chambre et sors une robe de ta mère du coffre ; elles ont à peu près la même taille.
    
    Puis, se ...
    ... tournant vers Judith :
    
    — Va te changer ! Tu ne peux rester habiller comme une princesse. Ça jurerait, ici.
    
    La jeune fille obéit. À son retour, elle demande :
    
    — Conduisez-nous au poste de Vertbourg ; nous serons ainsi sous la protection de la garnison, ma sœur et moi.
    — Non…
    — Vous ne voulez pas ? Vous serez récompensés et nous ne vous encombrerons plus.
    — Ce n’est pas que je ne veuille, c’est que je ne le peux.
    — Grand Dieu ! Pourquoi ?
    — Nous avons intercepté un courrier venant du général Levington. Il y a eu une bataille près de la côte dans le sud. Ses troupes ont été battues par les patriotes et les soldats du roi de Canfre. Il bat en retraite vers des positions fortifiées. Il ordonne aux garnisons glaisanes de l’intérieur d’abandonner les postes pour se regrouper dans les villes, surtout celles de la côte. Il n’y a plus un soldat glaisan à des dizaines de lieues à la ronde.
    — Ce n’est pas possible. Ils n’ont pas pu nous abandonner sans nous avertir.
    — Le commandant de Vertbourg a envoyé des estafettes, mais beaucoup ne se sont jamais arrivées. Les milices paroissiales les ont interceptées.
    
    Le valet intervient :
    
    — Rien que la nôtre en a arrêté deux. C’est comme ça que le patron il sait.
    — Qu’allons-nous devenir ?
    — Vous allez rester ici pour l’instant en attendant que l’on trouve une solution.
    
    La grand-mère grommelle :
    
    — Tout ça est bien joli, mais avec des gens excités comme ils sont, Dieu sait ce qui peut leur passer par la tête. Il vaut mieux ...