1. « 50 nuances » et dérivés : une revendication paritaire ?


    Datte: 15/12/2018, Catégories: méthode, nonéro, Auteur: Fredelatorsion, Source: Revebebe

    ... s’en font. Anastasia Steele en est écœurée, Devon Reid finit par s’y trouver bien au chaud, pourvu que ce soit avec lui. Question de tempérament…
    
    Article 5 – En relation à l’article précédent, la routine en question est malsaine et codifiée par un grave problème psychiatrique en relation avec un événement qui s’est produit durant l’enfance ou la jeunesse (Le problème est absent chez Christina Lauren, qui lui substitue une confrontation entre deux caractériels agressifs et obstinés).
    
    À ce point, l’héroïne fait figure de point d’ancrage à l’intérieur d’une socialisation orthonormée où elle va s’efforcer de faire revenir le patient. Je dis bien « le patient » car à l’évidence, la femme est saine et équilibrée, tandis que l’homme a une conduite présentant des aspects fortement psychotiques. Elle va s’employer à le soulager, à le guérir, à le sauver, en réussissant, entre deux accès de rage silencieuse, deux effondrements et quelques coups de fouet – heureusement tangentiels – à déclencher sa parole.
    
    Elle aura beaucoup de mal, car les atteintes psychiatriques de son héros englobent la sphère affective. En l’occurrence elle n’a pas tant affaire à quelqu’un dont la tendresse s’exprimerait par la violence et qu’il faudrait, en somme rééduquer, qu’à quelqu’un qui rejette les sentiments et qui refuse – qui se refuse – l’Amour, aussi vrai, à l’entendre, qu’il ne le mérite pas. Et il est au courant de son état : « Ne m’approchez pas, vous ne savez pas où vous mettez les pieds ...
    ... ».
    
    On reconnaît bien ici une tendance très féminine. Les femmes ont foi en l’homme et en leur capacité à le changer et à le sortir de l’ornière quand il s’embourbe. Combien d’épouses normalement intelligentes subissent ainsi des violences sans nom de la part d’ivrognes ou d’ordures parfaitement indignes de leur baiser les pieds, au nom de l’Amour et de la certitude que « Cette fois-ci, il l’a promis, ça ne se reproduira plus, il va changer ». Plus connes que ça, on meurt ! Mais comme dit Anna Grue : « Rien ne dépasse en naïveté et en générosité une femme mûre et malade d’amour ».
    
    Article 6 – Et précisément, le seul point sur lequel les héroïnes ne transigent pas, n’envisagent aucun compromis, c’est l’Amour. À partir du moment où elles avouent le leur, elles attendent la réciproque ou à défaut, une réponse adaptée. Si celle-ci ne vient pas, la femme rassemble son énergie et s’apprête à quitter le héros, quoi qu’il lui en coûte.
    
    Car sa violence est supportable ; selon les configurations elle peut même devenir agréable, tout comme la sodomie bien comprise d’ailleurs, qui n’est jamais vécue que comme une autre forme du don de soi. Les accès de colère peuvent être gérés, les trous d’air affectifs aussi, une sexualité débordante réussit, pour un temps, à combler tous les manques, mais la non-existence ou la non-reconnaissance des sentiments devient rapidement insupportable.
    
    Soyons plus précis. Ce qui est insupportable et ne sera jamais accepté ou entériné, c’est le rejet, ...
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