Une pénible affaire
Datte: 13/12/2018,
Catégories:
fh,
policier,
Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe
... les compléter et j’établirai une déclaration que je vous demanderai de signer.
— Je suis à votre disposition. Je me sens plus à l’aise aujourd’hui que l’an dernier, malgré les menaces du mari.
— Vous avez eu de la chance que votre victime retire sa plainte.
— En effet, j’ai eu de la chance. Ce que je vous avais dit dans le bureau le jour de mon arrestation s’est déroulé intégralement. J’ai perdu 10 000 euros, prix du retrait de plainte ; j’ai perdu mon poste qu’elle a naturellement récupéré. J’ai été déplacé dans la succursale de la ZUP. Et encore heureux que mon directeur, lui, m’ait cru et m’a évité un licenciement pur et simple. J’ai perdu mon appartement, et surtout ma compagne. Nous allions nous marier, mais tout a été rompu. Je suis seul, sans économies, avec un salaire réduit, logé dans un quartier ancien. En effet, j’ai eu de la chance !
— Mais que voulez-vous ? Quand on a commis une faute, il est normal que l’on paie.
— Mais je n’ai pas commis de faute. Ou alors celle d’avoir refusé de coucher avec elle, de la prendre pour compagne. Elle m’avait dit que je le regretterais. Et elle s’est bien vengée. Pour les femmes, le viol est quelque chose de terrible, c’est certain. Mais certaines profitent de ce motif pour régler leurs comptes.
— Vous ne pouvez pas savoir ce que c’est d’être violée !
— À ce que je comprends, c’est ce qui vous est arrivé. Cela explique votre attitude. C’est un grand malheur pour vous et je suis sûr que depuis, vous ne voulez plus d’aucun ...
... homme, que vous leur portez une haine tenace. Eh bien pour moi, c’est un peu pareil : depuis, je n’ai plus eu de rapport avec une femme. Mais je ne veux pas vous retarder ; vous avez du travail, et aujourd’hui le crime est réel. D’ailleurs, si vous le désirez, je viendrai témoigner pour soutenir cette pauvre femme.
Elle a rédigé le témoignage qu’il a signé, et il est parti.
Trois mois après leur séparation, il est retourné à leur ancien appartement pour savoir si Francine lui avait pardonné. Mais il est occupé par d’autres locataires qui ne connaissent pas sa nouvelle adresse. Il s’est adressé à l’hôpital, prétextant une vague parenté, mais on a refusé de le renseigner.
Il ne lui reste qu’une solution. Lorsque qu’ils étaient en couple, ils faisaient partie d’un club de randonnée et sortaient souvent le dimanche. Mais depuis son histoire, il n’a pas osé y retourner : il y a des employés de la banque qui en sont membres et l’affaire est probablement connue. Pourtant, si Francine continue d’y aller, c’est le seul moyen de la retrouver. Aussi décide-t-il d’aller prendre des nouvelles au bureau. Elle ne fait plus partie du club. Par contre, le président l’a entrepris, il n’a pu refuser de reprendre les activités.
Avec un peu d’appréhension, il est allé à la réunion préparatoire de la prochaine sortie. Là, il a retrouvé ses amis, et surtout Nicolas, un collègue de la banque. Ce dernier est venu vers lui, tout souriant, comme si rien ne s’était passé.
— J’espérais que ...