Une pénible affaire
Datte: 13/12/2018,
Catégories:
fh,
policier,
Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe
... avocat s’il le désirait, mais ne se sachant pas coupable et n’en connaissant aucun, il a refusé, pour l’instant. Il demande seulement que l’on prévienne sa compagne.
On l’a ramené en cellule. À midi il a eu droit à un repas qu’il n’a pas touché. Il est au fond du gouffre. Avec Francine, ils s’aiment et faisaient des projets d’avenir. Mais comment va-t-elle prendre ça ?
Au milieu de l’après-midi, il est ramené dans le bureau de la lieutenante. Francine est là, la mine fermée ; elle ne le regarde pas. Elle a été mise au courant des accusations qui sont portées contre lui. C’est foutu, pense-t-il, elle va me quitter.
— Mademoiselle est venue s’informer des accusations qui sont portées contre vous. Elle a voulu vous parler, mais elle ne peut le faire qu’en ma présence. À vous, Mademoiselle.
— Robin, est-ce que tu l’as violée ?
— Francine, tu me connais : je n’ai jamais violé personne. Mais cette nuit j’avais bu et je ne me souviens de rien. Je t’ai expliqué mes relations avec cette Nadège.
— Pourtant, il y a des preuves.
— Je ne sais pas ce qui s’est passé ; probablement nous avons eu de rapports, je ne m’en souviens pas. Compte tenu des circonstances, je ne peux rien te dire de plus ; fais ce que tu veux.
— Merci, c’est ce que je voulais savoir. Merci, Mademoiselle ; je m’en vais.
Et elle est partie sans un mot de soutien. Je ne la reverrai plus.
— Vous, les hommes, vous vous croyez tout permis, lui dit la lieutenante. Il est normal que vous violiez, et ce ...
... n’est pas besoin d’en faire une affaire comme vous dites. Mais moi, je ne pardonne pas ça et j’espère que vous serez lourdement condamné.
Le lendemain après-midi, la lieutenante en personne est venue le chercher et l’a amené dans son bureau.
— J’ai une bonne nouvelle pour vous, une mauvaise pour les femmes : votre victime a retiré sa plainte. Je ne sais pas pourquoi. J’ai essayé de l’en dissuader, mais elle n’a pas voulu gâcher votre vie, m’a-t-elle dit. Et dire que nous nous battons pour leur cause !
— Elle a retiré sa plainte parce qu’elle sait que je suis innocent et qu’elle avait peur des suites. Enfin, je pars, et espérant ne plus jamais vous revoir.
— Moi aussi, je vous le souhaite, sinon je serai intraitable. Vous avez de la chance : votre compagne vous attend dehors.
Robin est soulagé d’être libre, mais encore plus de savoir que Francine ne l’a pas abandonné. Mais malgré tout, il va y avoir entre eux cet événement. Francine est au volant de leur voiture. Il monte, lui sourit et se penche pour l’embrasser. Elle le repousse.
Rentrés chez eux, avant qu’il ait eu le temps de dire un mot, elle parle, calmement, froidement :
— Robin, je veux croire que tu es innocent, mais je n’en suis pas sûre. Il vaut mieux que l’on se sépare pendant quelque temps.
— Mais je suis innocent : la preuve, Nadège a retiré sa plainte.
— Elle l’a retirée parce que je suis allée la voir. Je lui ai fait un chèque de dix mille euros ; j’espère que tu me le rembourseras Mais j’ai dû ...