1. Histoire des libertines (47) : l’impératrice Marie-Louise


    Datte: 12/12/2018, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... à l’empereur, au point que celui-ci prend goût à cette période de paix. Hélas il retombera dans la tentation de la guerre.
    
    L’union civile est célébrée dans la Grande Galerie du château de Saint-Cloud en présence de la Cour et de la famille impériale. Le mariage religieux aura lieu quant à lui dans le salon carré du Louvre le 2 avril.
    
    Marie-Louise ignore les tensions : 16 cardinaux refusent d’assister au mariage, le pape Pie VII n’ayant pas avalisé le divorce de l’empereur. Le mécontentement touche aussi la cour : les sœurs et belles-sœurs de Napoléon se refusent à porter la traîne de « l'Autrichienne », surnom de Marie-Louise comme autrefois on appelait Marie-Antoinette. L'impératrice ne sait pas qu'on parle d'elle de cette manière déjà dans tout Paris : les bonapartistes préfèrent Joséphine, les républicains la haïssent en sa qualité de nièce de la reine décapitée, les monarchistes ne pardonnent pas de donner avec ce mariage une sorte de légitimité à la famille Bonaparte. Marie-Louise est loin de se douter de l'animosité que son mariage a générée.
    
    NAPOLEON AMOUREUX
    
    Napoléon s'amourache rapidement de Marie-Louise, dont il admire la noblesse de la naissance et les vertus domestiques. Marie-Louise se révèle une épouse idéale pour l'empereur, elle a été formée à obéir dès son enfance, elle est dévote, affectueuse et ne s'ingère pas dans les affaires politiques. Enfin et surtout, elle « aime ça » et Napoléon adore quand, insatiable, elle ne cesse de lui dire « ...
    ... encore ! »
    
    Les courtisans ne tardent pas à mépriser l'impératrice : Marie-Louise est très timide, n'a pas le charme et la désinvolture de l'impératrice Joséphine et, contrairement à cette dernière, elle préfère l'intimité de sa vie privée à la société parisienne. Femme du XIXème siècle alors que Joséphine est une femme du XVIIIème siècle, Marie-Louise se contente de jouer le rôle de première dame aux côtés de son mari, montrant l'attitude droite et docile apprise à la cour de Vienne.
    
    La jeune impératrice entre rapidement en conflit avec le clan corse des Bonaparte qui, avant elle, avait manifesté la même haine envers Joséphine. Si la mère de Napoléon, Letizia se contente de lancer des regards méprisants à la jeune femme inexpérimentée, ses filles font en sorte de la ridiculiser auprès de la Cour.
    
    La seule personne avec qui Marie-Louise a de bons rapports est Hortense de Beauharnais, reine de Hollande, une autre libertine (voir « Histoire des libertines (46) : la reine Hortense », texte paru le 12 novembre 2019). Quant à Joséphine, Marie-Louise la craint et ne souhaite pas la rencontrer.
    
    En juillet 1810, trois mois après la première nuit passée à Compiègne, Marie-Louise écrit à son père qu'elle est enceinte. Si la grossesse ne présente pas de problèmes particuliers, des complications ont lieu lors de l'accouchement qui dure douze heures, dans la nuit du 19 au 20 mars 1811 : les vies de l'enfant et de la mère sont menacées. Le docteur Dubois demande alors à Napoléon qui ...
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