1. La Divine Providence


    Datte: 13/02/2018, Catégories: fh, fdomine, humilié(e), historique, Auteur: Pierre Siorac, Source: Revebebe

    ... chercha tout autour d’elle un secours qu’elle ne trouva pas et se retrouva empoignée par ses poursuivants qui commencèrent à lui lier les mains dans le dos.
    
    Madame de Longueville descendit alors du carrosse, les yeux rayonnant d’une joie absolue et cruelle.
    
    — Eh bien, Vendôme, nous nous retrouvons enfin !
    — Oh, je vous en supplie, Madame, aidez-moi.
    — Vous aider ? Cela m’étonnerait… Mais pour me supplier, là, vous pouvez compter sur moi.
    — Ne faites pas cela ; je suis princesse de sang : vous commettriez un crime irréparable.
    — Là où je vous emmène, princesse, vous ne serez bientôt plus rien.
    — Oh non, je vous en prie… Pas ça ! Laissez-moi partir…
    — Suffit ; faites-la taire ! Ses cris m’importunent.
    
    Les hommes de main de la duchesse de Longueville eurent tôt fait de bâillonner la pauvre enfant avant de la faire monter dans le carrosse qui démarra à grands fracas, sans souci de renverser quelques passants qui avaient eu l’imprudence de ne pas s’écarter assez vite.
    
    **************
    
    Pendant ce temps, Aramis – qui avait réussi à envoyerad patres quatre nouveaux assaillants – s’apprêtait à succomber sous le nombre. Contrairement à ce qu’avait imaginé d’Artagnan, les Jésuites de son couvent possédaient de nombreux maîtres d’armes, et il n’avait rien perdu de sa dextérité passée. Hélas, s’il était encore presque invincible à un contre trois, éminemment dangereux à un contre dix, les choses se compliquaient sérieusement au-delà, surtout avec une épaule ...
    ... blessée.
    
    Il se rappela sa condition d’homme d’Église et se souvint qu’il était nécessaire de prier avant de rejoindre l’au-delà. Il commença donc une courte prière tout en continuant à se battre, en souriant un peu et en se demandant quelle tête ferait Saint Pierre en le voyant débarquer aux portes du Paradis avec son tablier de soubrette.
    
    Mais la Divine Providence est consubstantielle aux Jésuites… et aux romans d’aventures. Et dans ce cas précis, elle se manifesta sous la forme d’un cri de ralliement qui encouragea notre héros à jeter ses dernière forces dans la bataille.
    
    — Un pour tous ! crièrent trois fortes voix en montant l’escalier à leur tour.
    — Tous pour un ! répondit Aramis en navrant un nouvel ennemi.
    
    Porthos entra le premier dans la chambre. Il n’était plus un homme, mais l’incarnation de Mars, le dieu des guerriers. Il était la foudre, le tonnerre, l’Armageddon suprême des lâches qui avaient osé s’en prendre à son ami. Il frappait de sa lame, de ses poings, de sa tête… Il était la tempête, il était l’ouragan, il était la Vengeance. Lorsqu’ils entrèrent, Athos et d’Artagnan n’eurent affaire qu’à des fuyards qu’ils châtièrent sans aucune pitié.
    
    D’Artagnan se précipita dans les bras d’Aramis dont la vue commençait à se brouiller.
    
    — Mon ami…
    — Ami… Alors comme ça, tu m’as rejoint toi aussi ? Nous sommes à nouveau tous les quatre.
    — Comme avant, Aramis.
    — Comme avant.
    
    Et il perdit connaissance.
    
    — Bonjour, Messieurs, dit Rochefort en entrant dans la ...