1. Où sont passés les poivrons jaunes ?


    Datte: 13/02/2018, Catégories: caférestau, nonéro, amiamour, consoler, Auteur: Lilas, Source: Revebebe

    ... en train de me dire qu’entre toi et moi… il n’y a pas d’amitié ? Parce qu’on est proche ? Tu veux dire quoi… trop proche ? C’est pas paradoxal, ça ? Je sais pas, moi, on est marié, j’ai des enfants, vous essayez d’en avoir avec Géraldine… ça va où, là ? Je ne te suis pas.
    — Peut-être qu’on est trop proche pour que ça continue à rouler proprement entre nous, ouais, a-t-il rétorqué.
    
    Le souffle coupé, j’ai pris sa main et l’ai tirée à moi pour le forcer à me regarder :
    
    — Tu veux qu’on… tu ne veux plus… ai-je haleté, et l’incohérence de mes propos me choquait, mais je n’y pouvais rien.
    
    Une déferlante d’angoisse m’a submergée. Fabrice m’a fixée droit dans les yeux :
    
    — Je crois en effet qu’on va arrêter… de se voir. Un petit moment. Ça vaut mieux pour tout le monde.
    — Mais FABRICE !
    
    Oui, je venais de crier. De hurler même. Il fallait que ça sorte. Mon cauchemar se réalisait, et je me sentais impuissante face à la violence que ça déclenchait en moi. Plusieurs personnes nous regardèrent, j’aperçus même Pascal, le proprio, avec qui j’avais des liens d’amitié. Mais je n’en avais cure.
    
    — Tu ne peux pas faire ça. Tu es mon meilleur ami et je t’aime… Tu ne peux pas nous faire ça !
    — Arrête de te donner en spectacle, Hélène, a-t-il grondé, plus du tout désinvolte, cette fois.
    
    Je m’aperçus alors que j’étais debout, exsangue, et que plus personne ne parlait autour de nous. Je me rassis tout doucement, déconfite. Lui lâchai la main.
    
    Les conversations reprirent dans ...
    ... le café, et moi je me mordais la lèvre pour m’empêcher de chialer comme une conne. Fabrice me mitraillait du regard. Je me sentais comme à un peloton d’exécution.Bam-bam, les balles venaient de me traverser. J’étais morte. Le sang coulait. Enfin, pas le sang, mais les larmes. Eh oui, je pleurnichais, finalement. Une vraie fontaine. Je me suis cachée dans mon Kleenex, tout en jetant des coups d’œil éperdus à Fabrice, nerveux, fâché.
    
    — À quoi t’attendais-tu, ajouta-t-il, une lueur féroce dans le regard. Tu me touches constamment, tu me parles de ta lingerie, tu me fais lire des nouvelles lestes, et je ne sais quoi encore… comment veux-tu que je n’aie pas d’arrière-pensées avec toi ? Au début ça me passait au-dessus, puis petit à petit, j’en sais rien… l’envie d’aller peut-être plus loin s’est instillée en moi, comme un poison. Et je ne peux plus revenir en arrière, même si je sais maintenant que cette idée était complètement folle. C’est fini, je ne te vois plus comme une simple amie. La preuve, j’ai menti à Géraldine. Je ne lui ai pas dit que je te voyais ce midi. Ça veut tout dire, tu ne crois pas ?
    
    Bouhouhou… Et je pleurais, et je pleurais… et je n’écoutais plus… Quand j’ai enfin relevé la tête de mon Kleenex noir de mascara, Fabrice était debout, il passait sa veste. J’avais honte de lui présenter cette mine affreuse qui devait tordre mes traits. Pathétique, j’étais pathétique.
    
    — Essaie de ne pas dramatiser la situation, on se reverra. Mais dis-toi bien que ce ne ...
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