1. L'amante religieuse


    Datte: 07/12/2018, Catégories: fh, religion, campagne, amour, Oral pénétratio, confession, Humour initfh, Auteur: Bouldegom, Source: Revebebe

    ... qu’elle a décidé d’aller à pied de Brunissard à Briançon. C’est un fournisseur du couvent qui l’a emmenée de Barcelonnette à Brunissard.
    
    Je ne comprends pas la moitié de ce qu’elle me raconte. J’ai surtout du mal avec l’histoire du testament et de l’héritage. Je lui propose de l’accompagner jusqu’à ma voiture aux chalets des Ayes et de l’emmener à Briançon. Je porte, en plus de mon sac à dos, sa valise, bien légère, et son cabas, pas bien lourd. En chemin, tout en boitant péniblement, et harcelée par mes questions (elle n’a manifestement pas l’habitude de parler), elle éclaire un peu ma lanterne. Les religieuses, en prononçant leurs vœux, font un testament par lequel elles cèdent leurs biens à leur ordre. La supérieure, qui apparemment était une femme bien, lui a rendu son testament avec un petit pécule pour le travail qu’elle a réalisé au couvent. Quant à l’héritage, ses parents sont décédés depuis peu, et elle hérite de leur appartement. Elle doit passer voir le notaire pour avoir les clés.
    
    Je lui dis qu’on est samedi et que le notaire ne sera pas ouvert avant lundi ou mardi, et je lui propose de l’héberger jusque là. J’ai de la place et, tout en pensant que je fais une superbe bêtise, j’ai bien envie de compagnie et d’en savoir un peu plus sur cette drôle de femme. Après de nombreuses tergiversations – je vais aller à l’hôtel, je vais vous déranger, je suis très ennuyeuse –, elle accepte ma proposition, manifestement avec une certaine joie.
    
    Je sens que ma maison, ...
    ... avec beaucoup d’arbres, d’herbes indisciplinées et de fleurs, n’est pas tout à fait conforme au style du monastère soigné, ordonné, rangé, dépouillé, où elle vient de passer dix-huit ans de sa vie. Je l’installe dans la confortable chambre d’amis qui n’a rien d’une cellule monastique, puis je prépare un petit repas. Lorsqu’elle me rejoint, je la regarde un peu pour la première fois. En fait, elle est plutôt jeune, brune avec des cheveux courts mal taillés, quasiment au bol, pas très grande, un mètre soixante-dix à peine, des yeux noirs et vifs. Son visage est doux et éveillé, souvent grave, mais, curieusement, on a toujours l’impression qu’elle va rire, peut-être même se transformer en grenouille (de bénitier ?). Son corps, ma foi, il est bien caché sous sa robe. Elle paraît plutôt mince. Ah oui, ses pieds sont dans un état horrible, mais très mignons.
    
    Je dois aller faire des courses en ville, et je l’abandonne après lui avoir fait visiter la maison, montré, et expliqué… le lecteur de CD. Désolé, pas de télévision, mais je doute que ça lui manque.
    
    À mon retour, je la découvre dans un fauteuil, les pieds nus, du moins habillés de leurs seuls pansements, et elle écoute avec ferveur Brassens, « La veuve ». Elle se tord de rire ! Dieu merci. Non, elle ne connaît absolument rien de la chanson profane. Non, ça ne la choque pas trop.
    
    — Il a l’air sympathique, ce Monsieur Brassens…
    
    J’ai maintenant compris. Elle ne parle jamais spontanément. Vœu de silence ? Mais, à chaque ...
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